Par Yoani Sánchez, depuis La Havane, Cuba
À côté des échoppes sans beaucoup de ressources s’élèvent également des lieux qui rivalisent de beauté et d’efficacité avec le meilleur hôtel de l’île. Des œuvres d’art aux murs, des meubles en bois travaillé, des lampes commandées aux artisans locaux, sont quelques uns des détails utilisés par cette nouvelle classe d’entrepreneurs pour décorer leurs locaux. On entend dire partout : « ils viennent d’ouvrir un restaurant mexicain à ce coin de rue » ; « un chef est arrivé de Suède pour donner des cours à des cuisiniers qui prévoient d’ouvrir un site au Centre de la Havane », « sur cette terrasse on vend les meilleures pizzas du pays ». On a l’impression que cet influx de créativité ne peut être arrêté et qu’ils ne pourront pas – comme ils l’ont fait autrefois – barrer la route à un secteur qui dépasse en qualité les établissements d’État.
Le quartier est devenu une destination pour ceux qui auparavant s’échappaient vers la 23è rue ou le Malecon à la recherche de détente. Mais il subsiste comme un doute qui nous empêche encore de profiter pleinement des tables aux nappes impeccables et des serveurs en cravate. Quelques questions surgissent à chaque cuillerée que nous goûtons : Survivront-ils ? Les laissera-t-on exister ou va-t-on à nouveau les éliminer ?
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Sur le web
Traduction: Jean-Claude Marouby