Les documents épistolaires de la salle des profs. Chapitre III) Tac (le deuxième prof de physique)

Publié le 03 décembre 2011 par Herbertlegrandkhan

Bonne nouvelle ! Jeudi dernier, j’ai trouvé une nouvelle lettre abandonnée dans la salle des professeurs. (Mes collègues sont décidément bien distraits.) Cette fois, c’est un autre collègue de physique qui laisse trainer son courrier personnel adressé à Bernard-Henri Lévy… Ont-il échangé une correspondance passionnante et pleine d’esprit, tels Voltaire et Diderot ? Ou alors ont-ils débattu sur sur des sujets plus prosaïques comme la correspondance secrète de Maïté avec Jean-Pierre Coffe ?

Stéphane Legrand   À Bourges le 30 novembre 2011
7 rue de l’Oratoire
18 000 BOURGES

Monsieur Bernard-Henri Lévy
54 rue Justin Bieber
75 015 PARIS

Monsieur,

Je m’appelle Stéphane Legrand et je vais bientôt être père. Mon enfant, qui devrait s’appeler Johnny, va grandir dans un monde en crise. Partout, il ne verra que méchanceté, égoïsme et cupidité. Je crains de ne pouvoir lui répondre quand il va me demander : « Papa, pourquoi est-ce qu’il y a la guerre au Portugal ? Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Pourquoi les Anglais mangent-ils de la gelée toute verte ? » Et des milliers d’autres questions dont je n’ai pas les réponses. Je suis moi-même désemparé face à la cruauté du monde.

C’est pourquoi je me permets de vous écrire, cher Bernard-Henri, pour quérir votre enseignement éclairé. Dans ma région, le charmant et verdoyant Berry, vous êtes considéré comme un des plus grands sages de l’histoire avec Louis Bourdaloue et Hervé Villard. Pareil au petit cactus du désert d’Atacama, je boirai vos paroles, comme la rosée du matin après le long été. Aujourd’hui, je vis dans les brumes arides de l’ignorance, entouré de collègues incultes (en dehors de mon collègue d’histoire à qui je n’ose pas poser de questions tant il m’impressionne). Sans votre secours, je ne pourrais trouver la paix et la sérénité pour élever un enfant.

Je vous en prie, Bernard-Henri Lévy, vous êtes mon seul espoir.

Stéphane Legrand.