Découverte quelques mois plus tôt lors de l’Ethical Fashion Show à Paris, les créations de Yana Gorbulsky m’ont tout de suite séduites. Alors que je progressais dans les allées, le nez en l’air et la tête dans les nuages, mon regard a été captivé par des coupes à l’aspect rétro « revisité », habilement mêlées à une certaine candeur insolente qui émane des silhouettes exposées.
La créatrice d’origine Russe, a grandi aux Etats-Unis, avant de s’installer au Canada qu’elle a fini par adopter (ou l’inverse). C’est en 2003, à Brooklyn que sa marque Supayana a vu le jour.
Très influencée par le vintage, ses lignes de vêtements sont à la fois excentriques et très féminines. Toutes ses créations sont faites main et n’utilisent que des matières recyclées ou éco-friendly. Une variété de matériaux lui permettent ainsi d’élaborer ses collections : Yana récupère des chutes de tissus (deadstocks), des vêtements vintage chinés à travers le monde (dans des friperies, ou dans les très américaines ventes de charité d’églises de quartier…l’équivalent de nos Emmaüs), ou encore des étoffes en matières exclusivement écologiques.
Elle utilise notamment la soie, le coton bio et le modal* : Le modal est une fibre extraite de la cellulose de bois de hêtre, respectueuse de l’environnement en raison d’un recyclage exceptionnellement élevé, et d’une faible utilisation d’espace naturel et d’eau durant la production (le coton nécessite 10 à 20 fois plus d’eau que le Lenzing modal)… J’aime bien parler comme une encyclopédie !
Travaillant encore à l’échelle artisanale, la jeune créatrice réalise sur-mesure ses vêtements dont la plupart sont des séries limitées, atout non-négligeable pour qui veut singulariser son style.
Je trouve à ses collections quelque chose de résolument ingénue et sexy, une forme de transgression quasi imperceptible, comme pour rompre avec le côté trop sage de l’écologie « on est Green, on est gentil, on est pour la paix dans le monde »… Au risque pleinement assumé de me répéter, aujourd’hui, green, belle et rebelle sont tout sauf antinomiques !
Autre point d’honneur qu’elle revendique, celui de favoriser les circuits courts entre créateur, distributeurs et consommateurs. Elle travaille avec de petites boutiques indépendantes dont elle tient vraiment à connaître presque intimement le propriétaire.
Pour celles qui ne regardent que les images…
Crédits photos : Caroline Lafond
Où trouver ses vêtements :
Sur son ETSY shop, à des prix plus qu’abordables (de 20€ pour un top à 80€ pour une robe).
ETSY est un site proposant des articles faits-mains ou vintage, réalisés par des artistes et créateurs indépendants. L’objectif étant d’alimenter une communauté, de rapprocher créateurs-producteurs et consommateurs.
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*Le p’tit bémol sur le MODAL : comme toutes les formes de viscose (utilisation de la cellulose contenue dans un végétal) nécessite de nombreux traitements avant de devenir une fibre tissable, la question du caractère 100% écologique reste entière…n’étant pas experte, des précisions sont recquises et feront l’objet d’un poste à venir.