L’explosion du web 2.0 a révolutionné la relation entre les marques et les consommateurs, favorisant l’apparition d’un nouveau métier : Le Community manager.
Le rôle de ces « médiateurs de conversation » comme les appellent nos amis québécois consiste à animer les échanges avec les internautes et à véhiculer les valeurs de l’entreprise dans les contenus. C’est un pont entre la marque et les internautes. Mais qui sont-ils en réalité ? À quoi ressemble leur quotidien ? Quelle est leur place dans l’entreprise ?
Une étude menée par le site d’emploi Regions-Job et l’agence interactive Anov Agency, réalisée auprès de 454 personnes exerçant ou ayant exercé ce métier, dresse le portrait-robot de ces professionnels chargés d’animer des communautés en ligne.
Loin de la caricature du geek ou du jeune cadre d’une agence de communication parisienne, on constate que le Community manager type est une jeune femme (55 %) de 18 à 35 ans qui vit dans un cas sur deux en province.
Très diplômés, 52 % ont un niveau d’études bac +5 et 29 % un bac +3 ou 4. La moitié des Community managers possède un CDI, un luxe pour les jeunes diplômés en ces temps de précarité.
18% répondent au statut de stagiaire, les autres se partageant entre CDD et statut de freelance qu’ils facturent entre 200 et 300 euros la journée.
Le salaire annuel brut varie entre 20 000 et 40 000 euros car la plupart des Community managers ont moins d’un an d’expérience. Dans ce contexte, les professionnels les plus expérimentés (+ de 5 ans) font déjà office de seniors dans le métier et voient leur salaire fortement augmenter : 40 000 à 50 000 euros bruts annuels.
Mais d’où viennent-ils exactement ? Si les études dans le marketing ou la communication aident au recrutement, les Community managers en poste sont issus de formations très variées et sont souvent formés sur le tas : 75 % d’entre eux ont exercé un autre métier au préalable, 27 % viennent d’un autre métier du web, 23 % d’un métier lié à la communication ou au marketing, 8% du journalisme et seulement 5 % d’un métier lié à l’informatique.
Qui sont leurs employeurs ? Les entreprises classiques (58 % des emplois) – PME (37 %), taille intermédiaire (13 %), grandes entreprises (8 %), loin devant les agences internet (19 %). Ces entreprises exercent tous les secteurs d’activité : BTP, banque, assurance, grande distribution, communication, informatique, tourisme, service…
En termes de contenu, les communautés animées sont le plus souvent des réseaux sociaux (88 %) et des communautés dispersées (47 %), notamment des blogs et des forums. Les tâches quotidiennes sont très variables : veille, gestion de l’e-réputation, benchmarking, création de contenus, interaction avec les membres, etc. Toutes ces opérations visent à étendre la notoriété de l’entreprise ou d’une de ses marques (77 %), acquérir et fidéliser des clients (69 %), gérer la relation client et recruter.
Qualités et compétences ? Sens de l’écoute et du contact, curiosité et réactivité ainsi qu’une bonne culture des nouvelles formes de communication sont des qualités indispensables pour occuper ce métier. Vos qualités rédactionnelles seront fortement appréciées et il peut également être intéressant d’avoir des notions en référencement naturel.
Symbole d’un marché en constante évolution, l’apparition cette année du métier de Curator, veilleur et spécialiste de la gestion de contenus, qui est au web ce que le rédacteur en chef est à la presse. Voir notre billet consacré à ce métier : Curator, c’est toi le plus fort.
Une chose est sûre, le community manager et les métiers du web ont de beaux jours devant eux.
Sources : Regions-Job et l’agence interactive Anov Agency