Nicolas Sarkozy à Toulon : une convergence schizophrène

Publié le 02 décembre 2011 par Lecriducontribuable

Miège

La convergence a été le « maître-mot » du discours de Nicolas Sarkozy à Toulon le 1er décembre. Il s’agissait de la convergence économique entre la France et l’Allemagne.  Le chef de l’Etat a raison : sans cette convergence la zone euro éclatera.

« Nous devons tirer les leçons de l’expérience de chacun », a-t-il dit.

Ces leçons sont évidentes : l’Allemagne exporte plus que la France, sa croissance économique est plus forte, son chômage plus faible, ses entreprises en meilleure forme, pour une raison simple.

L’Allemagne a donné depuis dix ans la priorité à la compétitivité de ses entreprises, pendant que la France donnait la priorité au social : 35 heures, CMU, AME,  PPE, APA, RSA, PAJE, etc.

Depuis 1990 l’Allemagne a diminué de 2,2 millions ses effectifs de fonctionnaires, la France les a augmentés d’un million. L’Allemagne a maintenu leurs salaires, la France les a augmentés de 26 % de plus que ceux du secteur privé.

En outre les 35 heures, l’absentéisme et les retraites des fonctionnaires, les faibles horaires de présence des enseignants distinguent la France de l’Allemagne, ce qui explique que la rémunération des fonctionnaires soit, en % du PIB, supérieure en France de 80 % à celle de l’Allemagne : 13,5 % du PIB contre 7,5 %.

Ce qui explique aussi que les prélèvements obligatoires versés par les entreprises soient en France de 17, 9 % du PIB, contre 10,7 % en Allemagne. D’où la compétitivité des entreprises allemandes, leurs performances à l’exportation, le taux de chômage, etc.

Nicolas Sarkozy a, à juste titre, qualifié les 35 heures et la retraite à 60 ans d’ « erreurs graves ». S’il tient à la convergence, il commencera par les supprimer dans la fonction publique.

Le voudra-t-il ?

Il devrait pour cela renoncer à son « devoir » : « Mon devoir est de défendre la fonction publique » disait-il en 2010.

On ne peut pas vouloir à la fois la convergence avec l’Allemagne et le maintien des privilèges des fonctionnaires français.  Il  va falloir choisir.

Alain Mathieu, président de Contribuables Associés.

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