The Good Wife: 2.05 VIP Treatment
Troublant. Devant l’affaire (ou enfin, ses prémisses) mis en scène dans cet épisode, on ne peut être que troublé si on suit un minimum l’actualité politique. En même temps, à moins d’avoir vécu dans une carverne, difficile d’avoir pu y échapper cette année. Immédiatement donc, on a en tête ces 3 lettres maintenant bien connues : DSK. Bien sûr, l’affaire est différente sur de nombreux détails mais voilà, l’idée est là. Impossible toutefois de penser que la série s’en est inspirée, l’épisode ayant été produit des mois avant que l’incident n’ait lieu. Pourtant, la ressemblance est frappante. Une employée aux accusations déroutantes, l’agression sexuelle, la difficulté à y croire, le prestige et l’influence du coupable, l’appel de l’épouse (comment ne pas imaginer Anne Sinclair au bout du fil ?), tout est là. Le plus dingue, c’est que si ce fameux Kent, potentiel coupable, n’apparaît jamais, tout paraît infiniment consistant et crédible tant la série nous embarque dans son scénario. Impressionnant. Et troublant.
Fait intéressant par ailleurs, l’épisode reprend exactement où le précédent s’était arrêté, avec l’annonce surprise de la candidature de la dénommée Wendy, et son cadre temporel se limite à quelques heures d’une nuit. Une merveilleuse idée. L’épisode bénéficie du coup encore des effets de tension de son précédent cliffhanger et nous plonge directement dans l’action. Les délibérations de Diane et Will (et Bond dans une moindre mesure) sur fond de soirée de gala contribuent de plus à renforcer l’intensité de la situation. Et puis bien sûr, le récit étonnamment apaisé de la prétendue victime et les réticences de Diane, impeccablement retranscrites par Christine Baranski, créent parfaitement une impression de doute autour de l’agression qui intrigue du début à la fin.
Les nouvelles recherches de soutiens par Eli pour la campagne de Peter viennent également renforcer l’envergure de l’affaire. De fait, c’est justement le mystérieux Kent, cible des accusations, qui propose son soutien à Peter… mais seulement pour mieux assurer ses arrières. Une nouvelle fine démonstration de jeu politique qui permet par la même occasion de lier feuilletonnant et affaire du jour pour une vraie homogénéité.
En parlant de feuilletonnant, le triangle Will/Alicia/Peter revient aussi sur le devant de la scène grâce aux découvertes de Peter sur le portable de sa femme. Il manque cependant de mettre le doigt sur la vérité mais rien que le fait qu’il s’en approche, dans le même temps que ce tourbillon d’évènements, ajoute une tension supplémentaire à l’épisode.
Comment alors trouver le temps de respirer dans ces 40 minutes exceptionnellement prenantes ? Grâce à Alicia. En apparence, elle demeure un peu en retrait des évènements, et on pourrait d’ailleurs le regretter. Mais en réalité, elle joue un rôle clé. Elle apporte une réelle humanité à l’ensemble par ses conversations avec la plaignante et s’opère entre elles un parallèle qui ne rend que la situation plus concrète. C’est même ce qui aide à mieux comprendre la résolution de l’intrigue. Comprenant par les premières enquêtes qui sont menées sur elle qu’elle n’est pas prête à endurer le tourbillon médiatique qui risque de s’abattre sur elle, la jeune femme finit donc par renoncer à poursuivre son agresseur. Une conclusion sombre un peu frustrante mais réaliste et qui tombe totalement sous le sens à la lumière des divers rebondissements de l’épisode.
En conclusion, clairement mon épisode préféré jusque-là. La tension est palpable, le suspense, redoutable et l'affaire est efficacement déroutante. J'aime aussi particulièrement l'ambiance nocture qui ajoute un effet oppressant. Un excellent travail de toutéliage est sinon mené, rendant l'intrigue au centre de l'épisode d'autant plus palpitante.