Rigueur, situation économique mondiale et européenne, retrouvez les propositions de François Hollande, pour lutter contre la crise, ainsi que l'intégralité du point presse tenu par le porte-parole Benoït Hamon et Delphine Batho porte-parole de François Hollande
les promesse du discours de toulon 2008 : 1-... par PartiSocialiste
Rigueur
François Hollande a développé son «alternative» à la politique injuste, «faite de bricolages et de rapiéçages», de la droite. L'alternative est «dans le choix des catégories sociales qui vont devoir subir cet effort supplémentaire». Et de préciser sa conception de la rigueur comme «gestion sérieuse des finances publiques» et «rigueur à l’égard des plus fortunés dès lors qu’ils ont beaucoup reçu».
A Toulon, le 25 septembre 2008, M. Sarkozy a affiché une volonté et pris des engagements. Trois ans après, les résultats ne sont pas là.- Il devait moraliser le capitalisme, c'est le capitalisme qui l'a dominé.
- Il devait réguler le système monétaire international, c'est l'euro qui est fragilisé face au dollar et au yuan chinois
- Il devait relancer la croissance et l'emploi, il a plongé la France dans l'austérité et le chômage.
Renoncement n°1 : le capitalisme n'a pas été moralisé, il est plus que jamais débridé
Sarkozy
promettrait « l'encadrement des rémunérations des dirigeants et des opérateurs financiers par une loi avant fin 2008 ».
En mars 2009, le Gouvernement Sarkozy-Fillon a limité temporairement (18 mois) et par décret (non par une loi) les
rémunérations des dirigeants des entreprises aidées par des fonds publics. Hélas, la majorité UMP a refusé de voter les propositions de loi PS (octobre 2009) encadrant les
rémunérations de manière pérenne et plus large. Encore cette semaine, J. Cahuzac a déposé un amendement sur la surtaxation des retraites chapeaux et des rémunérations annuelles
dépassant un million d'euros : amendement rejeté par la droite.
Au total, depuis l'automne 2008, seuls les dirigeants de six banques et deux constructeurs automobiles ont été
concernés de façon aussi provisoire que cosmétique par les annonces Sarkozy : ils ne le sont plus à ce jour. La preuve : alors que la garantie de l'Etat est apportée au sauvetage de
Dexia, les anciens dirigeants perçoivent indemnité de départ et retraite chapeau – jusqu'à 50 000 € par mois pendant vingt ans, soit 12 M€ pour avoir mis la banque en faillite
!
Il
promettait de « rechercher les responsables de la crise financière et de les sanctionner financièrement ».
360 Md€ ont été mobilisés pour le sauvetage des banques sans contreparties : pas d'entrée au conseil d'administration
des banques recapitalisées, pas de contrôle sur la politique de crédit aux particuliers et aux PME.
Il
promettait de « changer les règles de gestion pour inciter à une gestion rigoureuse des risques » et « d'imposer aux banques de financer l’économie réelle plutôt que la
spéculation ». Pour toute régulation prudentielle, le Gouvernement s'est contenté de créer un médiateur du crédit sans qu'aucune restructuration du secteur bancaire n'ait été
engagée en France et en Europe.
Il
promettait de « s'attaquer aux paradis fiscaux ». Des listes ont été publiées, mais les sanctions n’ont pas été renforcées à l’égard des acteurs économiques qui utilisent les
paradis fiscaux. Sarkozy – qui pourtant présidait le G20 – stigmatise les paradis fiscaux, mais il ne fait rien pour dissuader ceux qui en profitent.
Il
promettait d'« encadrer les ventes à découvert ». Alors que l'Allemagne s'est encore récemment prononcée pour leur suppression, la France a introduit à titre provisoire des
limitations sur les ventes à découvert, mais aucune interdiction générale n’est envisagée. Elles restent une des sources majeures de la spéculation.
Il
promettait de « s’attaquer au problème de la complexité des produits financiers, de la cotation en continu, et de la comptabilisation des actifs au prix de marché». Aucune
loi ni aucune réglementation n'ont été mises en oeuvre.
Il
promettait de « contrôler les agences de notation défaillantes ». Aucune réglementation n'a été proposée ni sur les agences ni sur les hedge funds. Au contraire: le commissaire
européen, Michel Barnier, ancien ministre Sarkozy, a décidé le 15 novembre dernier de reporter sine die le débat au Parlement européen sur l'encadrement des agences
de notations.
Renoncement n°2 : l'euro n'a pas été gouverné et l'Europe n'a pas été relancée
Sarkozy
promettait de « remettre à plat tout le système financier et monétaire mondial » et de « remettre en cause le dumping monétaire pratiqué par certains pays ».
Au G20 sous présidence Sarkozy, la Chine a obtenu que les réserves de change ne soient pas retenues dans les
indicateurs mesurant les déséquilibres macro-économiques. Malgré la multiplication des coups de menton de l'Elysée, c'est une nouvelle fois un accord a minima qui a été affiché.
L'appel à l'aide du duo Sarkozy-Merkel à la Chine pour abonder le Fonds de Stabilité Financière Européen éloigne un peu plus encore les chances de rééquilibrage monétaire.
Il
promettait d' « améliorer la capacité de l’Europe à faire face à l’urgence » et « d'engager une réflexion collective sur la doctrine de la concurrence et mobiliser de
nouvelles ressources pour préparer l’avenir ».
Depuis cette déclaration, la situation de l'Europe a viré au noir. Sarkozy en porte une grande part de responsabilité
:- pour avoir cédé à l'Allemagne sur l'opportunité des Eurobonds, sur la redéfinition du rôle et des missions de la BCE, sur la révision annoncée des traités.
- pour avoir freiné pendant de longues semaines la contribution des banques à la restructuration de la dette grecque.
- pour participer à un directoire franco-allemand qui, sans trouver de solutions à la crise, alimente les tensions avec les autres Etats européens.
- pour défendre avec Mme Merkel et la droite allemande une austérité sans croissance, à l'image du « pacte de compétitivité » proposé en avril 2011 qui prévoit l'inscription obligatoire de pseudo-règles d'or dans la constitution des pays membres, la désindexation des salaires sur les prix, la retraite à 67 ans, l'harmonisation de l'impôt sur les sociétés vers le moins disant.