© Anthony Nelzin / MacGeneration.com
Et ce n'était pas pour une visite de courtoisie, tu peux me croire. J'avais du matos à acheter pour Jules et j'avais bien regardé sur le site web ce qui m'intéressait.Je ne suis pas une Apple addict, mais je dois avouer que j'aime bien le concept. Et puis, j'ai envoyé mon tout premier mail en 1995 sur un bon vieux Mac, forcément ça crée des liens. Ce qui ne m'empêche pas de tourner au PC depuis 15 ans. Bref. (tu as vu, je suis vieille, oui j'ai déjà eu au moins une moitié de vie au siècle dernier... je réalise tout doucement).
Un Apple Store qui ouvre à Lyon, c'est, comment dire... ouah, on se sent privilégié, quoi. On pense forcément à tous ces pauvres provinciaux qui kiffent Apple mais qui ne peuvent pas rencontrer les disciples de Steve Jobs. Ça mérite bien une minute de silence.
Mais de silence, que nenni, la boutique est pleine d'ordinateurs, de smartphones, d'Ipod, d'Ipad, le tout en libre service et - tu ne devineras jamais - c'est noir de monde. Au milieu des quidams, une quarantaine de conseillers en t-shirt rouge. Moyenne d'âge : 22 ans. Et la musique à fond. Des fois que tu aurais envie de demander un conseil, justement.
Il est donc 14h. Jules, quelques jours auparavant, avait déjà passé 2 bonnes heures dans le magasin pour devenir l'heureux propriétaire d'un Ipod. Mais (c'est con, hein), il y a des fonctionnalités qui ne marchent pas, donc il a besoin de se faire expliquer 2, 3 bricoles.
Conseiller n° 1 : très sympathique, au demeurant, il nous explique que son collègue a mal configuré l'Ipod et se confond en excuses. Le voilà donc parti pour 3/4h de configuration du compte je-ne-sais-quoi. Puis, nous lui expliquons que nous sommes surtout venus pour acheter un ordinateur. Et c'est reparti pour 3/4h de blabla : et l'Apple Care, et le OnetoOne, et
Switch!
Conseiller n° 2 : "félicitations!" s'écrie-t-il. Euh, c'est à moi que tu parles, là? You're talking to me? je viens juste d'acheter un ordi, mec, heureusement que mon fromager ne me félicite pas à chaque fois que je lui prends du saint-Marcellin! (tout ceci en aparté, bien évidemment, je sais à peu près me tenir en société!) S'ensuit un petit blabla d'usage, et l'Apple Care et le OnetoOne, blabla, blabla. Je peux payer? Oui? Parce que je commence à la connaitre la chanson, là. C'est bon? Ma banque est d'accord? Bon, ben, aboule l'ordi, gars!!
Cela fait 2 heures que nous sommes dans l'Apple Store, j'ai hâte de sortir, la musique à fond me scie les nerfs. Conseiller n°2 reste auprès de nous, le temps qu'arrive le matos, apporté par conseiller n°3.
Switch!
Conseiller n°3 "Félicitations!" scande-t-il en posant le carton à nos pieds. Eh, mais les mecs, vous prenez quoi exactement pendant votre pause? Conseiller n° 3 nous propose une petite mise en route de l'ordi, pour nous simplifier la vie. Avec le conseiller n°4. 20 minutes. Je cède, pour Jules.
Switch!
Conseiller n° 4 : "félicitations!" je me décompose. Mais ce type, quand j'envoyais mon premier mail en 1995, il ne connaissait même pas encore son alphabet ! Et là, bonheur suprême, conseiller n° 4 nous parle comme à des mômes : "alors, il faut appuyer sur le bouton, là" / "alors, choisissez votre langue, français, voilà" / "nous voilà donc sur le bureau"==> je voudrais juste disparaitre. Mais je prends sur moi, je patiente, pour Jules.
Une fois qu'il a fini de nous présenter toutes les applications hyper fun avec lesquelles tu peux faire des trucs incroyables, j'ai le malheur de lui demander où sont les logiciels de bureautique. Un traitement de texte, un tableur. De quoi faire un bon de commande, une facture, pour vendre les supers produits high-tech que je vais créer avec mon Mac. Ben, il n'y en a pas. Il faut les acheter à part. Ah bah bravo. En fait, je viens d'acheter un jouet, si je comprends bien. Je peux faire mumuse, mais travailler, c'est moins sûr. Et comme je viens de lâcher un bras, je vais en profiter pour lâcher un oeil en plus. Voilà, voilà. Alors pour la forme, je râle un peu, et n°4 me tombe sur le paletot en me baratinant sur la suite Office, et l'attaque des virus et que Apple c'est pas Microsoft, etc. Énervé, le gars. Un enfant caché de Steve Jobs, sûrement.
Ah ça, je l'ai énervé, il n'est pas content!! Mais il nous propose quand même de suivre un petit atelier vidéo qui vient juste de commencer... Non, merci, bien vrai, au bout de 2h45 d'Apple Store, je voudrais juste rentrer chez moi, installer mon ordi, configurer tout ce qui reste à configurer et commencer à travailler. Tout simplement.
Apple Store = OVERDOSE, qu'on se le dise!