genre: inclassable (interdit aux - 16 ans)
année: 1968
durée: 1h40
l'histoire: Deux jeunes gens partent à la recherche d'une cité mythique où tous les voeux seraient exaucés. Mais sur leur chemin, ils ne rencontrent que folie et corruption.
la critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, Fando et Lis, réalisé par Alejandro Jodorowsky en 1968, est l'adaptation d'une pièce de théâtre écrite par Fernando Arrabal.
C'est une pièce que Jodorowsky connaît bien puisqu'il a lui-même participé à sa conception et à son écriture. 20 ans plus tard, Jodorowsky décide de porter la pièce de théâtre sur grand écran. Pourtant, Fando et Lis n'est pas le premier film de ce touche-à-tout de génie.
Auparavant, Alejandro Jodorowsky avait déjà réalisé un court-métrage, La Cravate, qui ressemblait davantage à une pièce de théâtre filmée.
Pourtant, avec Fando et Lis, le style Jodo est déjà perceptible dès les premières images. L'action du film se déroule dans un monde chaotique, composé de chemins sinueux, caillouteux et de personnages aussi énigmatiques que dangereux.
Plus que jamais, Alejandro Jodorowsky aime les personnages atypiques et à la recherche de la paix intérieure. C'est d'ailleurs cette dernière thématique qui va guider l'essentiel de son oeuvre au cinéma.
Que ce soit Santa Sangre, El Topo ou encore La Montagne Sacrée, tous ces films brossent le portrait de protagonistes en quête de rédemption, de foi et de pardon. Mais durant leur périple, ils ne rencontreront que la mort, la folie et la désolation.
Fando et Lis n'échappe donc pas à la règle. Le film suit le voyage initiatique d'un homme (Fando) et d'une jeune femme (Lis) paralysée des deux jambes.
Nos deux héros voyagent vers Tar, un cité mythique où tout est possible. Malheureusement, leur périple va rapidement se transformer en chemin de croix, la souffrance se trouvant inéluctablement au bout du chemin.
La mise en scène de Jodo est volontairement écorchée, outrée et paradoxalement poètique ! La musique tient également une place prépondérante.
Quant aux deux acteurs principaux, ils livrent une performance étonnante et sont totalement investis dans leurs personnages.
A tel point que les différentes tortures qui leur sont infligées ne sont pas simulées.
Pour l'anecdote, le film déclenchera une émeute lors de son avant-première au festival d'Acapulco. Avec Fando et Lis, Jodorowsky a pour ambition de dévoiler la face cachée de l'âme humaine, à savoir notre cruauté et nos instincts les plus primitifs.
Pour cela, Jodo n'hésite pas à multiplier les symboles et les métaphores. Bref, avec Fando et Lis, Alejandro Jodorowksy signe déjà son premier chef d'oeuvre.
Note: 17/20