En 1914, 90 boulangers lillois mirent la clef sous la porte en raison de la destruction de leur magasin.
Le 6 décembre 1914, le Maire, Charles Delesalle, menace de n'être plus livrés, les boulangers qui réclament un sou de supplément aux pauvres munis de bons de pain.
En désespoir de cause, le Maire sollicite le Président de la Confédération Helvétique qui ne lui donnera même pas l'obole d'une réponse.
Les Lillois glanent le blé, pratique strictement défendue par les Allemands, le moulinent dans leur moulin à café, et en font du pain, bien meilleur que le pain officiel , appelé caca ou KK, qui mettait à mal les estomacs .(seigle, flocons de pommes de terre, tourteau )
Au contraire du pain, on trouva des pommes de terre jusqu'en 1915. En 1915 et 1916, les habitants reçurent 5 kgs par tête et par an et à quel prix ! On défricha avec énergie tous les bouts de terre abandonnés.
Lorsque les Allemands établirent une taxe sur les chiens, beaucoup choisirent la mort de l'animal. De sa chair, on fit de la viande d'agneau, des côtelettes de mouton, des pâtés...
Il fallait bien survivre! d'après René Deruyk.