Le grand quotidien de Zurich publie ces jours ci, le récit de voyage de son envoyé spécial au Kenya. L’auteur revient sur la crise actuelle et notamment sur ses effets désastreux sur le tourisme. Prenant l’exemple du parc du Masai Mara, on estime actuellement le remplissage des capacités d’hébergement à environ 3%. Beaucoup de «lodges» ont commencé à renvoyer les employés chez eux et cela ne devrait être qu’un début si le calme ne revient pas rapidement. Comme d’habitude, dans ces cas là, se pose la question de savoir comment se comporter en tant que touriste : des vacances, chères payées, doivent avant tout, être un plaisir et ne s’accommodent ni de la misère, ni du danger. Reste également la question étique : faut-il soutenir un régime qui manifestement est coupable de fraude électorale, en apportant des devises ou faut-il au contraire, soutenir les nombreux kenyans qui vivent du tourisme afin d’éviter au pays de plonger dans la misère et d’augmenter ainsi les tensions? Sans prendre vraiment position, l’auteur semble plutôt pencher vers une position de principe et fait remarquer que d’autres destinations offrent actuellement de meilleures garanties. Pour avoir vécu et travaillé dans ce pays, je pense au contraire que c’est LE moment pour se rendre au Kenya et profiter de ses merveilleux paysages, ceci pour trois raisons principales:
- Très peu de monde dans les parcs nationaux
- Baisse de prix dans l’hôtellerie
- Soutient économique aux populations
De plus :
- Les violences sont assez localisées et très éloignées des zones touristiques.
- Aucun acteur des évènements n’a intérêt à faire fuir les étrangers.
- Les violences ne sont pas le fait de milices lourdement armées et motorisées mais de groupes de citadins vaguement équipés d’armes blanches: aucune chance de les voir débarquer au milieu des buffles et des grands fauves… ou dans des stations balnéaires à l’autre bout du pays.
David Puls (Source: NZZ)