L’auteur égyptien Yusuf Ibrahim disait dernièrement que durant des décennies, les pèlerins sont allés en Iran, en Irak et en Arabie Saoudite pour en ramener des idées radicales et des voiles pour leurs femmes… à présent, ils viennent dans les émirats du Golfe Persique et en rapportent de la lingerie, des jeans et des opportunités d’affaires. A en croire les chiffres mais aussi les indicateurs plus larges du développement humains (éducation, culture, recherche, etc…), les Emirats Arabe Unis mais aussi Oman, le Qatar et Bahreïn sont véritablement en train de devenir les grands gagnants et la plaque tournante de la mondialisation. Pas un mois ne se passe sans que ne soit présenté un nouveau projet pharaonique… et pas seulement des centres commerciaux. Bien au-delà des clichés à la Disneyland, le Spiegel de cette semaine, nous présente un monde en plein bouleversement qui semble vivre dans une frénésie époustouflante. Si les mégaprojets immobiliers sont la partie la plus visible de cette success-story orientale, la véritable révolution se passe probablement dans le domaine culturel. Les coopérations avec des grands musées occidentaux ont eu un certain retentissement mais on parle moins des galeries d’art et des sujets extrêmement polémiques qui y sont traités… nous somme vraiment très loin du rigorisme des grands voisins que sont l’Iran et l’Arabie Saoudite. On a pu voir, par exemple à la galerie The Third Line un Snoopy affibulé d’une barbe de taliban et d’une Kalachnikov, un poing américain gravé d’un «Allah Akbar» ou encore de scènes de copulation entre Bush et Ben Laden… le fait que des artistes ne risquent plus leur vie avec des sujets pareils est vraiment un signe d’ouverture.
David Puls (Source : Der Spiegel)