"Elle est la benjamine de la rentrée littéraire, et propose -déjà !- son deuxième livre (après un recueil de nouvelles, "Paris je t'aime", paru l'an passé) : Myriam Thibault présente son premier roman, "Orgueil et désir". Cette fois, un court roman, ramassé sur une journée entière, où deux personnages se suivent, se courtisent et qui finiront, peut être, par s'aimer vraiment.Lui est un présentateur télé empli de prétention et de zèle. Le parisien-type que toute la province aime à détester : il mange dans les quartiers chics et branchés, s'habille chez Zadig et Voltaire, trimballe ses Rayban sur le bout du nez et ne jure que par les cahiers en moleskine. Elle, Daphné, jeune femme simple et divorcée, encore hantée par cette relation que l'on sent encore écornée.Il croit à son pouvoir de séduction, et il décide, après avoir croisé Daphné à la terrasse d'un café -branché, évidemment- de la suivre et de la séduire. Après une suite de quiproquos, la rencontre a lieu : le roman prends une allure plus posé, moins dans la course, et se fait nonchalant, comme la douceur d'une brise dans un Paris de rêve. Car, bien que ces deux héros emplissent les pages de ce roman, il y a aussi ce troisième personnage, silencieux mais omniprésent, qui habite les chapitres : Paris, évidemment. On retrouve cette ville parfaite, à la sauce Jeunet ou Allen, c'est selon.Salué par Frédéric Beigbeder, ce livre, Premier roman de l'auteur tout juste majeure, se lit d'une traite, à la poursuite d'un bonheur illusoire dans une ville bien moins rose qu'elle ne le paraît. On remarquera, bien sûr, quelques clichés et envolées lyriques propres à sa jeunesse, ou un name-dropping parfois ankylosé. Mais l'ensemble se tient, et promet, déjà, une très belle suite, pour une jeune fille dans la fleur de l'âge qui risque bien de nous surprendre dans les années à venir. A surveiller de près, donc. Et à découvrir à l'état brut, pour avoir le sentiment de découvrir les premiers mots d'une écrivain en devenir."Article par Kevin Juliat, sur Le blog d'un littéraire.