Kongeriket Norge rules!
Sauve qui peut, des vikings en jupon ont envahi la capitale européenne, et l'AB en particulier: profanateurs de
sépultures, destructeurs d'église, paganistes libre-penseurs... suis pas sûr que la devise "Hann blótađi ekki, hann trúđi á mátt sinn eiginn ok megin" soit d'Hägar Dünor, mais c'est pas le moment
de parler de la naissance du petit Jésus de Nazareth... ni Dieu, ni maître, est plus proche de leurs convictions!
Pour ouvrir la soirée, une blonde vêtue lapon, coiffée d'une casquette en fourrure de loutre, bonjour Gaia, au nom imprononçable et hard to spell( sic!): Unni
Wilhelmsen!
Pas froid aux yeux, la madame, et diserte, pire que Léontine Vansteenbroek, la concierge mongole de Bart De Wever qui parle mieux le flamand qu'un futur premier ministre: Bruxelles, vous pouvez
applaudir le support de Katzenjammer, c'est moi, une star à Oslo (Best Female Artist of the Year, Best Album of the Year).
Clap, clap... pas question de mettre la maîtresse de mauvaise humeur!
Sept CD's, le premier en 1997, le dernier ' 7 ' en 2010, à classer sur ton étagère acoustic folk/pop, pas loin d'Ane Brun, Nina Kinert, Fiona Apple,
etc..
Deux accompagnateurs: un imposant et parfois envahissant bassiste, backing vocalist et un gars au cajon+ backings, Unni grattant une acoustique.
Le folk soyeux 'Won't go near you again', que tu retrouves sur son premier album, entame le set, suivi par 'Space Opera', moins baroque que La Castafiore, moins singulier que Bowie, mais joliment
rythmé.
Derrière le piano, pour 'Orange'.
Bruxelles, une question: croyez-vous qu'il soit possible d'être jaloux d'un fruit?
Ma femme était jalouse d'une Rose, madame!
C'est malin, un ex était jaloux de l'agrume que je mangeais tous les matins...
Humour, second degré, un parfum Tori Amos.
La suivante a été co-écrite avec un amerloque, un certain Chris, lors d'un symposium pour singer-songwriters à Oslo, plus tard j'appris qu'il s'agissait de Chris Barron des Spin Doctors, un folk
propret: 'Revolving Door'.
Trois minutes exotiques avec un titre en norvégien ' Til Meg' (?), l'histoire d'un jeune fille estimant que son boyfriend devrait lui proposer le mariage, Miss Wilhelmsen s'accompagne d'une
minuscule guitare noire decorated with a red rose.
Mélodieux!
Pour les chroniqueurs: mon nom est compliqué, regardez ce panneau électoral, il est écrit en grands caractères, le sept qui le suit est le titre de mon CD.
Merci, Unni, une stand-up comedian aussi rigolote qu'Els de
Schepper.
Une dernière 'Both sides now' de Joni Mitchell, une influence majeure.
35' plaisantes!
En attendant le hoofdact, Colalightfotoman Luk n'ose pas aller saluer Fientje, la brave dame des latrines, vu que Simon, le gars de Music in Belgium, se colle lubriquement à lui en espérant lui
piquer sa position, stratégiquement idéale, pour shooter le quadruple synonyme féminin du Deutsche hangover: dure est la concurrence, chères sont les bonnes places!
21h05 Katzenjammer
Quatre nanas à la tenue vestimentaire indescriptible, mais pour le moins olé olé, imagine des sauvageonnes sexy, prêtes pour la bachelorette party de Calamity Jane, dont au moins deux portent
jupes s'arrêtant au ras des fesses, tandis que la coiffure afro de la plus ronde doit donner la nausée à Angela Davis.
Anne Marit Bergheim/Marianne Sveen/Solveig Heilo/Turid Jørgensen sont toutes multi-instrumentistes, elles doivent utiliser +/- 25 jouets différents, elles
chantent toutes et leur énergie folle ( elles ne tiennent pas en place, changent constamment d'outil) n'a d'égale que leur joie de jouer et leur humour abrasif.
Au rayon discographique: deux albums, le dernier ' A kiss before you go' ( 2011).
Une courte intro cabaret ' A kiss before you go' : accordéon, contrebasse/balalaïka décorée de moustaches, banjo et drums , suivie de 'Ouch' un titre country/punky salement déjanté, Marit,
Marianne et Turid viennent taquiner la petite Solveig, cachée derrière ses caisses, cette dernière tape comme une dératée pendant que Marianne excite les foules en gueulant à s'époumoner.. hit me
!
Séquence jazz New-Orleans et jeu de jambes Moulin-Rouge pour prendre une teinte Andrew Sisters: 'Demon Kitty rag'.
Hilarant!
' I will dance' (When I walk away), ladies & gentlemen, a big hand for Anne Merit, elle va non seulement chanter mais jouer de l'harmonica, glockenspiel et accordéon en même temps.
Sorry, I don't speak French!
Nor, do we, gueulent les quatre provinces du Nord+ la moitié du Brabant!
But I know some Dutch: onze CD kost vijftien Euro, dertig pour les deux et twintig pour un T-shirt, this one is called ' To
Shane McGowan et les Pogues, mais légèrement plus sexy, Marianne déchaînée en Fraulein Helga Geerhart!
Un volksliedje en flamand, accent d'Oslo, pour exciter les masses, non c'était pas 'klein, klein kleuterke...', ni 'vier weverkens', voilà 'Rock paper scissors', aux odeurs Irish folk tune mêlé
de sonorités Appalaches.
Une petite valse moins farfelue, quatre mains au piano, une voix haut perchée, un écho de trois timbres en vocalises: ' Lady Marlene' .
Quelques instants mélancoliques après ce déluge de loufoqueries.
Une ballade automnale nostalgique 'Wading in deeper', beau comme les Webb Sisters.
Hey ladies, connaissez-vous le meilleur chemin pour atteindre le coeur d'un mâle?
Adressez-vous à son estomac: 'Cherry pie', ukulele, washboard et minauderies à la Betty Boop.
Des vamps irrésistibles!
A Norwegian tune, interprété a capella, l'épique chant vire opéra bouffe.
Tu veux du Brecht ou ' Lulu' d'Alban Berg, voilà l'endiablé ' Mother Superior' décoré d'une trompette tonique.
1° do you think my hair is real?
2° does it matter?
3° do you remember this one, folks?
'Land of confusion' ( Genesis) en version bluesy/cabaret à la Tom Waits!
Une claque monstre!
Petit speech quadrilingue de Turid qui ajoute sans rire, pas mal pour une blonde, non?
Brussels, are you ready for some rock'n roll?
'Loathsome M', tu te rappelles de Joan Jett?
Volle gas!
Pas de répit, même tempo, 'Cocktails and ruby slippers' , du méchant garage rock.
Fondu enchaîné sur 'A bar in Amsterdam': une charge furieuse, une cavalcade débridée, menée tambour battant, trompette agressive en tête.
A l'assaut!
Gogol Bordello c'est de la soupe pour bigottes à côté de ces nanas!
Intro dramatique ' Der Kapitän' pour' Hey ho on the devil's back' un gospel conquête de l'Ouest à damner tous les saints de n'importe quelle croyance.
Voir Miss Marianne Sveen transformée en Jerry Lee Lewis, prise d'un fou rire sardonique, valait déjà le déplacement, mais quand elle imagine de grimper sur son tabouret pour sauter sur le piano,
tout Bruxelles est devenu complètement nuts!
Une sabre dance norvégienne paillarde?
'Le pop' pour terminer ce concert ahurissant.
Bis
A capella, le gospel grave: ' God's great dust storm', un break statues de sel et reprise du thème et, comme il est l'heure du couvre-feu, vite un dernier country punk avec solo de mandoline,
'Ain't no thang'.
Un final barnumesque: triple saut périlleux, kazoo fou, solo de balalaïka/contrebasse et de houleux "hell yeah" hurlés toutes les 30 secondes... la totale, quoi!
Katzenjammer live: une expérience unique, pas réservée aux cardiaques, ni aux esprits chagrins!
Photos: LUK STIENS