50/50

50/50, réalisé par Jonathan Levine, avec Joseph Gordon-Levitt, Seth Rogen, Anna Kendrick… sortie cinéma 16/11/2011

Le charme discret de 50/50 a bien fait d’échapper à l’attention des mangeurs de pop-corn en salle sombre. Cela m’aura donné l’opportunité de voir ce petit bijou en vost, dans une salle immense et confortable, remplit de moins d’une dizaine d’intéressés qui savaient pourquoi ils étaient là. A peine distribuée dans l’hexagone, cette comédie dramatique qui, certes, ne paie pas de mine à l’annonce, est un véritable trésor précieux et fragile. Sa délicatesse provoque l’émotion de la manière la plus naturelle qui soit, de la petite larme douce au sourire plaisant.

L’énigmatique et charismatique Joseph Gordon-Levitt (500 jours ensemble, Inception) porte brillamment le rôle d’Adam, ce jeune homme de 27 ans tout a fait commun, évoluant dans sa zone de confort, jusqu’au jour où un cancer lui est diagnostiqué. 50% de chance de s’en sortir… il réalise à peine. Il en parle simplement. A son meilleur ami, campé par Seth Rogen (The Green Hornet) qui prend soin de lui en feignant de faire comme si tout était normal, à sa petite amie qui transforme son amour en pitié, à sa mère inquiète (remarquablement interprétée par Anjelica Huston) qui absorbe toute l’indifférence innocente de son fils. Adam réagit peu finalement, mais chaque fois que son cœur prend le dessus sur sa raison, l’émotion traverse l’écran. Dans sa colère ou sa peur, aussi rares soient-elles, l’empathie est totale et l’envie de surmonter avec lui toujours plus intense. Pourtant, et c’est peut-être là la vraie force du film, Adam ne semble pas souffrir physiquement, à aucun moment nous l’accablons pour sa douleur. C’est juste que, confronté à sa propre mort, sa propre fragilité, du jour au lendemain, alors qu’il n’avait jamais rien demandé à personne, il nous ressemble étrangement et il est très facile de s’identifier.

50/50 est simple, intelligent, drôle, admirablement interprété, chaque scène a son je ne sais quoi de touchant, toutes mises bout à bout révèlent un long-métrage délicat et chaleureux, porté par une bande-originale d’exception.

8/10

Vos commentaires sont bienvenus !