Mercredi matin, au sommaire du journal 8.00 de France Inter, “le derby basque a tourné au pugilat”. Le journal le plus écouté de la station qui s’intéresse à un match Biarritz-Bayonne en retard d’une journée lambda du Top 14, il fallait au moins un pugilat pour ça. Un pugilat ? Pourquoi pas un génocide. Convoquez la cour pénale internationale et envoyez moi quelques biarrots et autant de bayonnais cirer les bancs où se pressèrent les Milosevic, Mbarushimana et autres amis de la paix entre les peuples, ceux-là même qui excellent à jouer un derby. De pugilat, en réalité, il n’y eut pas. En revanche, l’accrochage de la sixième minute entre Imanol Harinordoquy et Jean-Jo Marmouyet amena deux situations très embarrassantes. La première pour Bayonne qui venait de marquer un essai sur la même action et qui, finalement, se le verra refuser à cause du comportement de Jean-Jo Marmouyet, tenu pour responsable de la bagarre par les arbitres. L’essai accordé aurait probablement changé la physionomie de la rencontre, remportée par Biarritz de deux petits points (21-19). La seconde, plus embarrassante encore, a mis Imanol Harinordoquy dans une position impossible : l’irruption sur la pelouse de son père Lucien venu distribuer quelques châtaignes pour défendre son fils. La bagarre entre les joueurs était jusqu’à son arrivée d’un convenu désespérant. Du pif-paf-poum de seconde main. Le paternel du troisième ligne international qui fonce là dedans le poing vengeur, ça vous offre tout de suite les gros titres. Au delà du geste consternant, c’est surtout à ce pauvre Imanol qu’il faut penser. Il s’engage pour les dix piges à venir sur la file de gauche de l’autoroute des vannes, celle des véhicules rapides. “Il t’a fait un bisou avant le match ton papa ?” “Tu le diras pas à ton papa que je t’ai plaqué”… Sincèrement, je n’aimerais pas être à sa place. Dans l’histoire, il a la chance que Sylvain Marconnet, fin dialoguiste, joue à ses côtés.