Un Noël basse consommation pour Paris

Comme chaque année, les illuminations de Noël de l’avenue des Champs-Elysées ont été inaugurées voici quelques jours. Pour cette édition, les organisateurs en ont fait le premier projet « Consommation zéro » d’illuminations de Noël en France. Un bel exemple d’économies d’énergie à un moment de l’année où la consommation électrique est la plus forte.

Les 200 platanes des Champs-Elysées se sont donc parés cette année d’anneaux de lumière. 12.5 km de lampes LED ont été nécessaires pour ces illuminations qui consommeront 31000 kWh cette année (contre 50000 l’an dernier). Pour compenser cette consommation, les organisateurs se sont adjoint les services de Soitec afin de faire de ces illuminations un événement « vert ».

Ces 31000 kWh seront ainsi compensés par la production d’électricité de la centrale solaire Thémis (Targassonne, Pyrénées-Orientales) gérée par Soitec qui produira donc en 40 jours l’électricité nécessaire aux illuminations de la plus belle avenue du monde. « Nous sommes fiers de participer à ce premier Noël « consommation d’énergie zéro », c’est la première fois que les watts heures dépensés par les éclairages de Noël seront intégralement compensés par de l’électricité solaire. Notre partenariat s’inscrit dans la droite ligne de notre engagement dans le développement durable et de notre soutien à la filière solaire française », explique André-Jacques Auberton-Hervé, Président- Directeur Général de Soitec.

L’impact environnemental de cette manifestation n’est en effet pas négligeable. La consommation électrique des illuminations de Noël représente 10% de la consommation énergétique annuelle liée à l’éclairage public. Et 300 MW sont nécessaires pour illuminer toutes les villes de France.

Une prise de conscience

Les années 2000 ont permis une prise de conscience environnementale de la part des municipalités qui ont pris des initiatives en vue de baisser les coûts de consommations.

Ainsi, la plupart ont choisi de remplacer d’année en année les illuminations classiques par des installations moins énergivores : Cahors réinjecte l’argent économisé grâce aux ampoules à LED dans d’autres projets pour la ville. Fougères réalise 30% d’économie en cinq ans grâce aux ampoules basse consommation. Niort loue désormais ses décorations à un fournisseur, réduisant le budget de 100 000 € et de 80% la consommation électrique. Angoulême a réduit sa consommation électrique de 60% en deux ans, toujours grâce aux LED et Grasse atteint le chiffre record de 80% d’économie.

Pour d’autres municipalités, la durée des illuminations est plus courte. Panazol retarde ainsi d’une semaine l’allumage de ses décorations et Grasse (encore elle !), repousse l’éclairage de deux semaines mais l’arrête également à 2h du matin (depuis 2009) contre 7h30 précédemment.

La municipalité de Paris (la plus illuminée en fin d’année) a fait des efforts considérables pour faire baisser la note. En 2006, elle s’est ainsi dotée de LED, faisant d’un coup baisser la consommation de 60 à 75% (et même 90% dans certains quartiers) tout en apportant une luminosité équivalente. Ensuite, le réseau d’illuminations a été séparé de celui de l’éclairage public, permettant de ne pas laisser les guirlandes allumées toute la nuit.

A Laval (Mayenne), l’électricité nécessaire à ces festivités provient d’éoliennes installées sur l’écluse du centre-ville.

Touvre (Charente) mise sur la récupération et supprime les décorations électriques pour des décorations végétales : branche de sapin, pommes de pin, … Voie ouverte dès 2009 par Paris avec des luminaires réalisés avec des bouteilles en plastique de récupération !