J'aime son odeur, celle qui reste de lui, le matin, juste après son départ, près de moi, sur son oreiller, ou même encore au creux des mes bras. Là près de moi, sa chaleur, sa vie et déjà son absence.
J'aime sentir ces moments complices où nos intimités sont liées et en fusion, avec ce charme fou de ne jamais savoir qui a commencé, va commencer. Je suis si heureuse quand nous nous retrouvons, là en ce lieu, mon chez moi, dans lequel je lui ai fait un petit coin, un chez-lui, non, plus exactement un chez-nous, tout petit et sans frontières, mais bien un coin à nous. Ces soirs-là, je n'existe que pour lui, juste pour lui, sans restriction, sans égoisme et sans contrainte, juste pour ce plaisir gourmet de vivre des longues minutes ensemble, qui deviennent des longues heures, un peu plus que celles d'un simple tour de pendule. Summum de mes désirs, de ses choix et de ses faiblesses dans mes yeux, parfois il reste avec moi, le long de moi, dans nos silences qui font suite à nos longues discussions, juste près de moi, pour la nuit.
Sortir ces soirs-là ou restez ensemble, nous varions nos envies, nous n'avons jamais d'obligations, sauf celles de nos sentiments, de nos émotions et parfois de nos pulsions. Violemment, je, il, nous succombons à nous-mêmes, là, ici, là-bas ou ailleurs, souvent dans un lit, mais un peu partout car l'amour physique est un art volubile, un cinéma avec deux acteurs, sans scénario mais avec de belles éllipses d'improvisation. Courbes, mes courbes qu'il vénère, qu'il adore, qu'il choye.
J'aime tant ces caresses, pas uniquement physiques mais ses regards qui passent sur moi, sur mes vêtements, sous ceux-ci, jusqu'à mes dessous, jusqu'à ma peau, mon intimité, mon coeur qui bat pour lui. Que ces caresses sont souples et soyeuses, sur ou sous mes bas nylon, notre passion, notre communion, ces instants délicats, sensibles et à chaque fois inattendus, si régulièrement répetés.
Il est parti, il repassera, nous avons nos vies, nos sentiments, nos silences, nos mille sms et emails du mois, et tant d'harmonie qui appelle des "pourquoi" sans réponse. Oui j'aime reprendre alors ma tunique en laine, un joli collant, une pensée pour lui, ma mode, mon quotidien. Avec mes habitudes, de mon thé chaud qui deviendra tiède, comme il l'aime, comme je l'aime, je penserai à lui, le regard vers le ciel, le soleil se levant lui aussi.
Je me pencherai pour saisir mes pinceaux, inspirée pour consteller mes toiles de mes palpitations, de sa chaleur, celle qui court encore dans mon dos, sur moi, sur ma peau. Sous ma robe, sous cette laine chaude, son tee-shirt, le sien, une touche près de moi, avec moi.
Nylonement