Jusqu’au 7 Janvier 2012, la Galerie Thaddaeus Ropac présente une exposition unique : Robert Mapplethorpe par Sofia Coppola.
La réalisatrice élargit son champ d’expertise et devient pour l’occasion commissaire d’exposition.
Sofia Coppola a choisi une quarantaine de photographies de l’Américain Robert Mapplethorpe. La vision personnelle d’un artiste face à l’œuvre d’un autre artiste. Probablement l’exposition la plus trendy de cette fin d’année.
Disparu en 1989, Robert Mapplethorpe, est un peu l’enfant terrible de la photographie New-Yorkaise des années 70.
Né en 1946, élevé dans une famille catholique, il a étudié la peinture et la sculpture. Très vite, l’artiste est attiré par le trouble, il cherche à brouiller les pistes artistiques. Il milite également afin que la photographie soit reconnue comme un art total.
Ce sont à ses photos de nus masculins qu’il doit son succès international. La controverse suscité la curiosité de tous. Si certaines de ses photos sont pour le moins choquantes, sa maîtrise, sa technique et son audace lui ouvriront les portes de la presse et du petit monde des célébrités. A cette époque, il vit au Chelsea Hotel et fréquente des stars telles que Patti Smith.
Au-delà des photos à caractère érotiques, Robert Mapplethorpe a également réalisé de nombreux portraits d’anonymes et de gens célèbres, mais aussi des natures mortes, reflets de l’instant cher à l’artiste.
« Je recherche l’inattendu. Je cherche des choses que je n’avais jamais vues auparavant. »
L’éclectisme de l’œuvre de Robert Mapplethorpe se retrouve dans celle de Sofia Coppola.
L’enfant prodige d’Hollywood, aujourd’hui réalisatrice de films à succès (Virgin Suicides, Lost in Translation, Somewhere) est passionnée de photographies et de belles images. C’est cette fascination pour la jeunesse, une certaine sophistication et une esthétique toujours maîtrisée, qui l’unissent au photographe.
Si Thaddaeus Ropac a choisi Sofia Coppola comme commissaire de cette nouvelle exposition, c’est parce que son travail sur les images en tant que réalisatrice avait su capter son regard. Sa vision, en tant que femme, allait forcément être différente, et donc neuve, de celle d’un homme. La sélection de Sofia est intime et contemplative. Elle a choisi de laisser de côté les clichés les plus controversés.
« J’adore la photographie. Je collectionne des photos depuis des années. C’est pour cela que j’ai accepté le projet. J’ai pensé aussi que c’était une belle occasion d’avoir accès aux archives de Robert Mapplethorpe, et d’en apprendre plus sur ses photos … Ses portraits et ses photos de fleurs étaient largement diffusés en cartes postales dans les années 80, quand j’étais enfant. J’ai apprécié de pouvoir découvrir une partie de son travail que je ne connaissais pas, comme les images d’enfants ou de chevaux, qui sont si différentes de celles des scènes sadomasochistes pour lesquelles il est d’avantage connu.»
Au total, 39 photographies soigneusement sélectionnées par Sofia Coppola. Des nuances de noir, blanc et gris, pour une exposition d’un classicisme certain.
Robert Mapplethorpe curated by Sofia Coppola,
du 25 novembre au 7 janvier 2012
Galerie Thaddaeus Ropac
7, rue Debelleyme 75003 Paris
www.ropac.net
Pauline B. pour Bazarchic Mag.