L'amour et l'adversité
Réponse en un mot, un seul : oui. Ça vaut en effet le coup d’y aller si et seulement si on ne connait rien de la vie et du combat d’Aung San Suu Kyi (en dehors du fait qu’elle a remporté le Prix Nobel de la Paix et qu’elle a été libérée de son assignation à résidence en 2010) ; on est sensible aux discours empreints de pacifisme ; et si on aime… les belles love-stories. Eh oui, contre toute attente, The Lady, le nouveau long métrage de Luc Besson n’est pas un film politique, il est surtout une occasion de découvrir un pan quasi inconnu de la vie d’Aung San Suu Kyi, que les allergiques aux grandes envolées lyriques et aux histoires d’amour tragiques ne pourront évidemment pas digérer : le lien indéfectible qui a uni Aung San Suu Kyi à son mari (David Thewlis, parfait), même dans l’adversité. The Lady n’est donc ni plus ni moins qu’un film d’amour, sur l’abnégation et l’humanité. Un peu trop simpliste ? Peut-être, si l’on considère les dictatures politico-militaires qui se succèdent en Birmanie depuis des décennies. Mais l’amour pour Luc Besson c’est justement un parti-pris, et c’était aussi celui de Michelle Yeoh : pour parler de politique, il y a la télé ; l’amour est ici le thème le plus universel et le plus humain que le réalisateur a tenté de capter.
Une héroïne rêvée
Au final, c’était plutôt facile, parce qu’il y a dans le destin d’Aung San Suu Kyi, une dimension très cinématographique, et Luc Besson a eu l’intelligence de s’effacer derrière le personnage parfaitement incarné par Michelle Yeoh qui trouve là, sans conteste, le rôle de sa vie. Ben oui, pour Luc Besson, c’était facile : des femmes fortes, engagées, il en avait déjà filmées, mais pour une fois, il ne fait pas d’Aung San Suu Kyi son héroïne, parce qu’elle est avant tout l’héroïne de la paix et du monde entier.
Black Mamba