Acteurs : Keir Dulla, Gary Lockwood...
Année de sortie en salles : 1968
Titre original : 2001: A Space Odyssey
Durée : 2h40
Cette critique est bien différente de d'habitude. Elle est par exemple beaucoup plus longue et détaillée, mais aussi traduite en version anglaise (lien en bas de l'article). Ceci restera exceptionnel je pense. J'aimerais avoir vos avis sur les efforts que j'ai impliqué dans cette critique. Je tiens aussi à préciser que j'ai vu la version de 2h40, et non la retouchée de 2h21. Maintenant, voilà la critique.
Avec son film 2001 : L’Odyssée De L’Espace, Stanley Kubrick est allé bien au delà de l’espérance générale. Le public l’a incontestablement adoré, dans la mesure où les gens sont allés le voir encore et encore, le faisant rester 79 semaines d’affilé dans les cinémas d’Hollywood. Avec la plupart des critiques affirmant qu’il n’y avait rien de bon à voir dans le long-métrage, le succès de 2001 peut ressembler à un miracle. Mais dans l’esprit de Kubrick, les choses étaient bien organisées dans l’espoir de faire un chef d’oeuvre.
La construction du film est définitivement importante. Par exemple, il démarre avec “le commencement de l’humanité”, avant de progresser en un voyage spatial. Le titre à lui seul rappelle le poème épique d’Homère, L’Odyssée, dans lequel le personnage passe par une série de découvertes qui lui permettent de grandir philosophiquement. Chaque moment de 2001 est donc un témoignage de ce que notre espèce a traversé, depuis les premiers humains jusqu’à la creation d’androïdes. Effectivement, quand un singe prend un os et s’en sert comme arme, il s’éloigne de ses “compagnons”. S’ensuit la séparation de deux groups d’animaux : l’un avec outil, composé des premiers humains, l’autre sans l’invention, composé de ce qu’on appelle singes à juste titre. La scène d’ouverture annonce donc le sujet principal du film, un débat de plusieurs siècles : D’où venons-nous ? Le créationnisme et darwinisme sont tous deux représentés, mais le réalisateur supporte plus ce dernier.
Un autre détail notable est le total manque de flash-backs. Le temps va de l’avant depuis le début du film, et nous ne voyons jamais deux fois la meme scène. Mais il y a des détails pour nous rappeler les événements passés, tels que la musique ou le cadrage. Il y a peu de chansons dans le film, mais elles sont jouées plusieurs films, à mon avis pour nous faire sentir à quell point nos vies sont cycliques. Nous faisons des choses que nos ancêtres faisaient, et que nos descendants feront, sans connaissance de ces expériences passées. La technologie est aussi inutile devant ce que nous ne connaissons pas, représenté par le monolithe. Nos instincts naturels sont ceux qui font surface dans ces moments-là : peur, ensuite curiosité et précaution.
L’agressivité est une autre caractéristique présente tout au long du film. En effet, du premier outil inventé, une arme, au robot de haute-technologie HAL, qui deviant un tueur de sang froid, la violence est partout. Et ce n’est pas seulement humain, mais aussi quelque chose qu’on retrouve dans toute forme d’intelligence. Il y a de la tension dans le voyage pour la Lune, durant lequel des secrets sont gardés d’une nation à l’autre. La guerre froide avait définitivement effrayé les Américains à l’époque où 2001 était produit, et c’est pourquoi le futur leur semblait si aggressif. Quarante ans plus tard, il est évident qu’ils avaient raison sur ce point, et l’idée que la colère est une partie de l’esprit humain tient toujours debout.
Ce qui a permis à 2001 de toucher une grande audience et l’amener au contenu philosophique du film est sa crédibilité. Du jeu d’acteur aux effets spéciaux, l’équipe de production a fait un excellent travail pour assurer la qualité de l’image et du son. Les vaisseaux spatiaux étaient innovants, mais toujours près de ceux qui existaient à l’époque. Quant aux effets spéciaux, ils ont rendu imaginable un voyage pour Jupiter, avec des paysages impressionnants et le genre d’expériences qu’un astronaute pourrait avoir. Par exemple, le cadrage célèbre du casque de Dave et de ses reflets ont établi une connection entre les personages et les members des missions Apollo contemporaines.
Avec un film plein d’avancées technologiques, dans son développement et son histoire, Stanley Kubrick a amené l’espace à portée du monde. Mais dans ce monde de silence, l’incertitude s’installe et pousse donc les spectateurs à regarder de plus près aux humains. L’humanité a toujours été en évolution selon le film, de ses origines à nos jours, repoussant ses limites et avançant sans vraie conscience de son passé. Elle carrie aussi des caractéristiques qui appartiennent aux espèces intelligentes, naturelles ou artificielles : curiosité, peur, violence, incertitude, créativité et bien plus. Pour ceux qui pensent que le cinéma n’est pas aussi artistique que la littérature ou la peinture parce qu’il ne nous laisse pas voir les choses comme on le voudrait, 2001 : L’Odyssée De L’Espace est une nouvelle forme d’expérience, un portrait détaillé de nous-mêmes qui prend du sens ou non selon notre imagination. La présence de la dernière scène me dérange toutefois, car je n’arrive pas à en faire une interprétation aussi cohérente que pour le reste du film.
Mon avis : 16/20
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