Deux beaux vins issus de sous-sol calcaire, avec du gibier

Par Daniel Sériot

Nous avons ouvert ces deux bouteilles pour accompagner des plats de gibier, la saison s’y prête, suivis parfois de fromages (Saint Nectaire et tome d’Auvergne). Le premier vin a été servi, avec un civet de lapin de garenne (les chasseurs familiaux nous approvisionnent avec générosité), le second vin s’est fort bien accommodé des côtes de marcassin. Les fruits, la fraîcheur, les fines épices ont bien répondu au côté terrien des gibiers, et la puissance du deuxième vin a contenu et enrichi le plat, malgré la jeunesse du vin.

 

Saint Emilion : Clos Fourtet 2002

La robe est soutenue, de couleur rubis à grenat, le nez, fin et expressif, évoque la cerise, la mûre, la boite à épices douces, avec des notes florales et de très léger cacao, l’élevage est désormais fondu. L’attaque est délicate, les tannins sont fins enrobés par une chair fine, et bien formée, la construction est longiligne, avec un centre un ton au dessus de l’attaque, souligné par des fruits expressifs. La finale est persistante, fraîche, aérienne, veloutée, savoureuse, ponctuée de notes salines. Noté 16, note plaisir 17

 

Montagne Saint Emilion : Beauséjour 1901 : 2009

La robe est profonde, de teinte violine à sanguine, l’olfaction est nette et intense, avec des arômes de violettes, de cerises noires, de mûres sauvages, d’épices douces, l’élevage est en retrait. La bouche est riche, avec des tannins mûrs, habillés par une chair serrée, le vin s’installe avec autorité dans un milieu de bouche plein, dense, profond, rehaussé des fruits gourmands. La finale est très persistante, avec des tannins un rien plus fermes mais élégants, d’une belle puissance aromatique (fruits et épices), avec des notes salines et crayeuses en ultime sensation. Noté 17, note plaisir 17,5 .A déguster maintenant avant qu’il ne se referme.