Bengt Zöller, professeur agrégé et auteur principal de l'étude menée au Centre for Primary Health Care Research de Malmö (Suède) a étudié les données d'hospitalisation de 535.000 patients admis à pour 33 maladies auto-immunes différentes. « La complication la plus dangereuse liée à un caillot de sang est un caillot de sang dans les poumons», rappelle-t-il. Les maladies auto-immunes sont associées à une inflammation accrue des tissus, ce qui dans certains cas, est lié à une propension accrue au développement de caillots dans les veines. Ici, le risque d'embolie pulmonaire a été comparé avec le risque de personnes non admises à l'hôpital pour une maladie auto-immune. Ce risque a été ajusté pour tenir compte des autres facteurs.
Les résultats montrent que 31 des 33 maladies auto-immunes étudiées sont associées à un risque accru de caillots de sang dans le poumon. «Ce risque est particulièrement élevé dans la première année - environ six fois plus élevé en moyenne dans tous les groupes atteints de maladies auto-immunes par rapport au groupe témoin. Pour certaines maladies, le risque est encore plus élevé dans la première année », explique l'auteur de l'article.
Les maladies auto-immunes, en tête du risque d'embolie pulmonaire sont
· le purpura thrombopénique idiopathique
· le lupus érythémateux disséminé
· la polymyosite ou dermatopolymyosite
· la périartérite noueuse
· la polyarthrite rhumatoïde, qui est associée à une multiplication par 7 du risque
· le diabète de type 1, qui est associé à une multiplication par 6 du risque dans la première année suivant l'hospitalisation.
Le risque de caillot s'estompe avec le temps mais reste en moyenne de 50% plus élevé après 1 à 5 ans et jusqu'à un maximum de dix ans après l'hospitalisation pour maladies auto-immunes. Ces conclusions suggèrent, selon les auteurs, l'intérêt d'envisager un traitement préventif pour ces patients lors de leur hospitalisation.
Source:The Lancet The Lancet, Early Online Publication, 26 November 2011 doi:10.1016/S0140-6736(11)61306-8Risk of pulmonary embolism in patients with autoimmune disorders: a nationwide follow-up study from Sweden (Visuel NIH, vignette NHS)