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Les auteurs :
Jean-François Charles est un scénariste et dessinateur belge de bande dessinée. Il étudie à l’Académie des Beaux-arts de Bruxelles et débute sa carrière en 1971 dans le dessin de presse ; il est publié dans La Libre Belgique et La Nouvelle Gazette. Sa première grande série, Les Pionniers du Nouveau Monde, paraît chez Deligne à partir de 1982. Après le rachat du catalogue de cet éditeur par Glénat, il poursuit Les Pionniers et développe de nouvelles séries chez Glénat, et plus tard chez Casterman. En 2004, Jean-François Charles a illustré des romans sur Alix, certains adaptant des histoires parues en bande dessinée, d’autres étant inédits (Le Sortilège de Khorsabad, L’Ombre de César). Il a épousé la scénariste belge Maryse Nouwens, avec laquelle il co-écrit India Dreams et War and Dreams.
Maryse Charles, après avoir collaboré aux scénarios des Pionniers Du Nouveau Monde et de Sagamore Pilgrimage, scénarise deux séries chez Glénat pour le dessinateur Ersel : Claymore (1999), et Les derniers jours de la Géhenne (2001). Les séries India Dreams, War and Dreams et Africa Dreams prolongent et subliment son étroite collaboration avec J.-F. Charles.
Frédéric Bihel est un dessinateur et illustrateur normand, également coloriste et scénariste. Après avoir été remarqué par Didier Convard chez Glénat, il réalise de nouveaux albums avec les époux Charles chez Casterman et avec Makyo chez Futuropolis.
L’histoire :
Fin du 19e siècle, Congo, province du Kivu.
Un jeune séminariste, Paul Delisle, rejoint l’une des missions des « pères blancs », dans la région des Grands Lacs, pour y participer à l’effort d’évangélisation des populations. Mais son
arrivée a un autre motif, plus secret : tenter de retrouver son père Augustin, un ancien chirurgien devenu planteur, colon prospère mais farouche misanthrope, volontairement reclus dans un
isolement presque total.
Paul rejoint bientôt l’immense domaine d’Augustin Delisle.
Son arrivée coïncide avec un drame : le planteur est gravement blessé, une flèche plantée dans le dos.
Ce que j’ai aimé :
L'ancrage historique apporte de l'originalité à cet album : cette partie de l'histoire de la Belgique et de la colonisation est peu communément traitée et le lecteur découvre effaré les dessous d'une pression coloniale nuisible. Les premières pages se déroulent en 1960 : un jeune élève visitant un musée est fasciné par la statue du roi Leopold II. Le professeur qui accompagne la classe résume la situation en quelques lignes biographiques "officielles" :
"C'est notre grand roi Leopold II, dit le roi bâtisseur, qui a donné la Congo à la Belgique... Il l'avait d'abord acheté, de ses propres deniers, pour apporter la civilisation à ceux qui étaient alors des sauvages... et aussi pour entreprendre chez nous des travaux colossaux qui allaient embellir notre petite patrie. En nous offrant ce pays 80 fois plus grand que le nôtre, Léopold II a légué à la Belgique un nouvel essor économique et une véritable prospérité."
La véritable histoire commence alors en mettant en scène le jeune séminariste Paul, à la recherche de son père en plein
Congo placé sous la domination de Léopold II. La petite histoire de cet homme permet d'aborder la grande Histoire et ses acteurs tapis dans l'ombre du palais royal belge.Quelques retours en
arrière introduisent Stanley, dirigé de main de maître par le roi et ses ambitions dévastatrices. Car ce que découvre Paul, c'est une toute autre version que celle délivrée par ce professeur
d'histoire des années plus tard : un pays terrorisé par ce roi tout-puissant qui n'hésite pas à anéantir les villages et villageois qui ne sont pas assez productifs à ses yeux. Choqué par tant de
violence gratuite, Paul va alors oeuvrer aux côtés de ceux qui refusent cette domination cruelle.
Ce premier volume est de surcroît enrichi d'un dossier documentaire rédigé par Colette Braekman, journaliste spécialisée dans l'Afrique centrale, dossier qui éclaire l'intrigue et apporte encore davantage de crédit à cette bande dessinée.
Les aquarelles sont magnifiques, les couleurs pastels se fondent parfaitement dans ce récit historique en terre africaine.
Ce que j’ai moins aimé :
Je retrouve les mêmes défauts que dans India Dreams : une incompréhension qui s’installe peu à peu en raison de multiples retours en arrière introduisant de nouveaux personnages, si bien que toutes les pistes se brouillent, et que l’on ne sait plus bien qui est qui et qui est responsable de quoi… Il m'a fallu une deuxième lecture pour comprendre tous les tenants et aboutissants.
Vous aimerez aussi :
Des mêmes auteurs : India Dreams
Africa Dreams, Tome 1, Frédéric BIHEL, Jean-François CHARLES, Maryse CHARLES, Casterman, mars 2010, 56 p., 12.95 euros