L’UMP a présenté ce mardi 22 novembre à Lambersart ses propositions économiques et sociales. Ayant regardé la retransmission du débat sur LCP, je ne peux que m’inquiéter du grand décalage qui existe entre les défis auxquels est confronté notre pays et des propositions de l’UMP, aussi affligeantes qu’indigentes, pour « produire plus et dépenser moins ».
Certes ce programme marque une rupture. Cette fois, c’est un programme à « zéro euro » basé sur la volonté d’un retour à l’équilibre des finances publiques à l’horizon 2016.
On y parle de croissance. Cela semble aller de soit mais c’est bien, si l’on se souvient que le programme de l’UMP de 2007 n’en prononçait pas le mot et que le débat des présidentielles avait occulté cette question essentielle (au point qu’il fallu quelques mois plus tard installer d’urgence une commission sur la libération de la croissance confiée à Jacques Attali pour faire des propositions qui eussent gagné à être au cœur du débat présidentiel !)
Reprenons donc les 5 grandes propositions de l’UMP.
1) En finir avec les 35 heures.
L’UMP propose d’augmenter le temps de travail par l’ouverture de négociations de branche. On reste stupéfait devant l’audace d’une telle proposition, à se demander si les ministres et les députés lisent les lois qu’ils votent ou font voter. Car faut-il le rappeler, cette possibilité de déroger aux 35 heures existe déjà, c’est la loi du 20 août 2008.
Avec cette loi, nous avons d’ailleurs en matière de durée du travail un droit exemplaire dans la liberté contractuelle offerte aux partenaires sociaux et dans la primauté accordée au contrat d’entreprise. On peut même dire qu’en inversant la hiérarchie des normes cette loi préfigure une nécessaire refondation sociale (voir mon article : 35 heures, charges sociales, le vrai faux débat).
Les dirigeants de l’UMP, en semblant privilégier dans leur propos l’accord de branche, font fausse route. Un tel accord serait une régression par rapport au droit actuel car s’il est vrai, comme l’a dit Jean-François Copé, que l’on « ne travaille pas de la même manière dans le BTP que dans le nucléaire », à l’intérieur de la branche BTP, on ne travaille pas de la même manière dans toutes les entreprises de ce secteur.
Peut être faut–il réformer et accommoder le dispositif législatif existant pour le simplifier ou le rendre plus efficace. Ce qui est sûr en tout cas c’est de faire comme s’il n’existait pas.
L’annonce l’UMP sur les 35 heures semble de fait avoir une portée plus emblématique que réelle. La nécessaire reconquête du temps de travail exige mieux que cette annonce. (…)
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