Difficile d’être original en cette fin d’année où le cinéma français s’expose partout (The Artist, Intouchables, Polisse..). Pourtant, SUR LA PLANCHE (qui ne sortira qu’en Février 2012 – mais projeté à Paris Cinema) est encore un parfait exemple de film bien construit, percutant, féminin jusqu’au bout des ongles tout en traitant d’un sujet actuel. Tout ça au Maroc, sous l’ombre des révolutions qui allaient arriver…
SUR LA PLANCHE, c’est avant tout une histoire de femmes. Celles employées dans les grandes usines au Maroc, jonglant entre un travail au rabais et une vie de misère, sous les lumières des villes proches. Déterminées à ne plus se laisser marcher sur les pieds, certaines usent de leurs charmes pour s’échapper quelques heures dans les clubs et les villas, d’autres en profitent pour s’introduire chez les riches pour leur subtiliser quelques beaux bijoux, téléphones ou fringues. Voler aux riches pour redistribuer à soi-même les richesses des gens pour lesquels elles travaillent.. Mais tout s’accélère lorsqu’une cargaison d’iPhone se laisse tenter, et que la rivalité entre gangs s’accrue..
Plongée nocturne en pleine banlieue marocaine, SUR LA PLANCHE nous sert le quotidien en marge de quatre jeunes filles vivant au plus bas des espoirs du mondialisme global. Oubliées, elles se manifestent par leur menu larcin, restant solidaires malgré l’adversité. Jusqu’au jour où, fatalement, tout implose… Rythmé et percutant, ce premier long de fiction pour la réalisatrice Leila Kilani est une vraie aventure, une ode au féminisme (dans un environnement pas forcément propice à ça) et à la volonté qui trouve son chemin grâce à la hargne de l’actrice principale, féroce à chaque instant dans sa lutte pour la survie. Plus qu’une lutte contre le système, c’est un combat pour s’imposer face aux autres, forcer son destin pour dépasser sa condition. Un film poignant et plein de forces qui donne beaucoup d’espoirs sur la suite à donner à ce film..