Sur les mémoires de Edmond Vidal, dit Momon, l’un des patrons du gang des lyonnais, Olivier Marchal reprend toute cette période sanglante qui dans les années soixante sema le trouble et l’inquiétude dans une France gaulliste jusque dans le déshonneur. Le SAC (service d’actions civiles) était aux commandes des basses œuvres de l’entourage du général. Momon et son copain de toujours Serge Suttel passeront par là, avant de s’affranchir de toute idéologie politique pour mieux mettre leur talent au service du braquage en tout genre.
Le livre dont s’inspire le film s’appelle « Pour une poignée de cerises ». Celle que Momon et Serge piqueront un jour de désoeuvrement et de grande injustice : les six mois de prison qu’ils purgent suffiront à en faire des voyous.
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Pour nous rappeler tout ça, Olivier Marchal puise dans un filon où « Mesrine » et «L’immortel » ont déjà beaucoup donné. Avec force retours en arrière, de flash-back et d’apparentements qui donnent l impression d’un désordre en attente d’un véritable patron . Celui qui sait prendre le pouls d’une filature, d’un règlement de compte … Qui saisit la balle au bond quand les truands se font la peau et que la police n’a plus qu’à ramasser les morceaux.
Là Marchal sait faire et même s’il aura fallu le temps, le voici maître d’un film plein d’énergie et de rebondissements plus vengeurs les uns que les autres. On ne sait trop pourquoi mais Momon qui s’était véritablement rangé des malfrats, a décidé de reprendre du service pour venir en aide à son copain Serge (Tchéky Karyo égal à lui-même). Il sait les casseroles qu’il trimbale dans le milieu qui le recherche, il sait que la police va lui pourrir la vie, et celle de sa famille qu’il chérit par-dessus tout. Mais pris dans les tenailles des uns et des autres, Momon a gardé le sens de l’honneur. Il ira au casse pipe.
Au temps où le gang n'existait pas encore
Gérard Lanvin , dans le rôle est un personnage qui cadre tout à fait à la tradition du film policier que nous rapporte Marchal. Un classique du genre, crédible, forcément crédible. La parole d’un truand, même repenti, ne peut-être mise en doute.