La saison des agendas

Modernes comme je vous devine, il y a belle lurette que vous n’utilisez plus les agendas en papier. Votre ordinateur ou votre smartphone vous permettent d’enregistrer, rendez-vous, tâches à accomplir et toutes ces bricoles qu’on note de peur de les oublier, comme la date d’anniversaire de sa femme ou la date de mariage, qui créent des cas de casus belli quand par malheur on s’abstient par inadvertance de les fêter.

Moi qui suis resté passéiste, j’utilise encore ces jolis petits calepins qu’on nomme agendas. Tous les ans j’achète le même exactement, d’abord parce que celui que j’ai choisi il y a bien longtemps me convient parfaitement en tant que format et présentation, et surtout parce que le répertoire des adresses de mes connaissances étant amovible, je n’ai pas à le recopier chaque année, j’ai juste à le déplacer dans le nouvel agenda. Le papier sait aussi être pratique. 

Signe des temps, depuis plusieurs années, mon agenda ne couvre plus la période du 1^er janvier au 31 décembre, ce qui paraissait logique à tout le monde jusqu’alors, mais il s’étend désormais de la première semaine de décembre de l’année en cours, au 31 décembre de l’année suivante. Donc treize mois.

Pourquoi, je n’en ai aucune idée. Car finalement je me retrouve avec un agenda, dont un mois entier ne me sert pas ! Mon agenda 2012, vient de s’ouvrir au lundi 28 novembre 2011, donc j’ai jeté l’ancien alors que décembre n’est pas encore entamé. L’année prochaine, il en sera de même. Tous les ans j’achète treize mois mais je n’en utilise que douze. Le plus fort, c’est que je suis certain que Madame Exacompta me fait payer ce surplus de papier gâché. 

A quoi ça rime ? On va dire que je râle encore, mais avouez qu’il y a de quoi s’interroger. Est-ce une nouvelle forme d’urgence, cette maladie des temps modernes qui veut que tous, allions plus vite que la musique ? Est-on si pressés de basculer dans l’an nouveau, les douze derniers mois n’ont pas été franchement une réussite, vous croyez que ce sera mieux en 2012 …?

Comme tous les ans à cette époque, j’en suis là, perplexe autant qu’interrogatif devant ce monde que je comprends de moins en moins. Il va falloir à nouveau que j’enquête, rien n’est simple ni évident de nos jours. Qu’à cela ne tienne, je vais le noter comme tâche dans mon nouvel agenda !