Exercice difficile que de me demander de choisir un seul album marquant en cette prolifique année musicale 2011. Alors j’ai décidé de vous présenter un choix de cœur et vous parler d’un artiste que je suis et supporte depuis sa toute première mixtape : Drake. J’ai entendu des avis divergents sur lui, qu’il était trop EMO-RnB, qu’il était un chanteur pour midinettes mais en musique un seul choix compte : celui de la personne qui écoute. Et lui je l’écoute en boucle.
De son vrai nom Aubrey Drake Graham, Drake est originaire de Toronto au Canada. Dans sa famille, on a la musique dans le sang. Son père Dennis a été un temps batteur de Jerry Lee Lewis. Son oncle Larry Graham a été bassiste de Sly and the family Stone avant d’entamer une carrière solo.
Avant d’être happé par la musique, celui qui se fait surnommer Drizzy, se fait connaître dans la nouvelle version d’une série mythique pour adolescent « Degrassi : La Nouvelle Génération » .
Tout commence pour lui en 2006 où il diffuse sa 1ere mixtape « Room for Improvement » via Myspace. Le succès d’estime est immédiat. Le net devient son terrain de jeu. Il propose ensuite le projet « Comeback Season ». Le buzz est fait. Il attire l’attention de plusieurs producteurs influents dont Lil Wayne, artiste hip hop et fondateur du label Young Money. Ensemble ils proposent une nouvelle version d’un de ses titres « Man of the Year ». Weezy n’aura de cesse dès lors de soutenir le jeune artiste.
Sa cote grimpe, son premier album « Thank me later » est terminé, les labels US se disputent la signature de ce premier opus. Fidèle et loyal à son mentor, c’est sur Young Money qu’il décide en 2010 de signer. C’est un carton plein d’où seront tirés les hits RnB mainstream : « Over », « Find your love » ou « Best I ever had ». Il est dès lors de tous les projets, de tous les featurings.
Début novembre 2011, une semaine avant sa sortie officielle, Take Care son second album studio leake en intégralité sur internet. Malgré cette mauvaise expérience, Drake cartonne à la 1ere place du Billboard dès sa sortie commerciale officielle le 15 novembre.
Le second album est un tournant décisif dans une carrière, alors que nous propose cet opus ? C’est toujours un projet à la solide base urbaine r’n'b, agréable à l’oreille. Il est certes redondant, mais plus difficile d’accès car mieux travaillé au niveau de l’arrangement et des productions. Drake bénéficie d’atouts évidents : son flow est apaisant, maîtrisé et son écriture nostalgique mais claire.
Des titres et des collaborations sortent du lot. Drake s’offre notamment le luxe de s’être fait épauler par Stevie Wonder sur la réalisation de 6 titres. On entends d’ailleurs l’harmonica du chanteur sur le titre » Doing it wrong ».
J’ai apprécié l’excellent « Crew Love » une ode à l’amitié en featuring avec mon second coup de cœur de l’année le canadien The WeeKnd dont vous allez entendre parler en 2012. The WeekNd a d’ailleurs co-signé pas moins de 4 titres sur l’album. Mes préférences vont dans le désordre au tubesque « Take Care » son second duo avec Rihanna, un titre agréable au potentiel club qui sample « I’ll take care of you » de Gil Scott-Heron & Jamie XX. « Make Me Proud », hymne aux femmes indépendante aux nappes psychés produit par T-Minus, où apparaît l’excentrique rappeuse Nicki Minaj également membre de l’écurie Young Money. Les fans de Rick Ross seront servis avec le titre « Lord Knows » produit par Just Blaze.
Drake est un artiste au gimmick charmeur qui fait effet. Certains penseront son répertoire convenu car le jeune homme est issu d’un milieu privilégié de Toronto. Les galères de la rue il ne les a pas connus. Ceux liés à la célébrité oui, et imprégnant sa toute jeune carrière. L’album a reçu un accueil quasi-unanime de la critique américaine. Drake s’est libéré des carcans des critiques qui le jugeait trop gentillet. C’est donc un artiste décomplexé à la gamme étendue qui révèle dans ce second album un potentiel prometteur.
un album proposé par Hedia
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