The Destroyers of All
Willowtip Records
Nouvelle-Zélande
Note : 8,5/10
par Julien Lamoureux
Lourd. Brutal. Atmosphérique. Voilà trois termes qui définissent bien l’album Everything is Fire, lancé en 2009 par la formation néo-zélandaise de death métal Ulcerate. Le succès qu’il a alors connu a probablement convaincu ses membres de rester dans la même veine sur The Destroyers of All, paru plus tôt en 2011.
Né sous le nom de Bloodwreath en 2000, Ulcerate est composé de Paul Kelland à la voix et à la guitare basse, Michael Hoggard et William Cleverdon à la guitare et Jamie Saint Merat à la batterie. Leur death metal très atmosphérique leur a valu la faveur des amateurs du genre autour de la planète et Destroyers of All est là pour confirmer le talent et l’originalité de ces musiciens. Soyez prêts pour un voyage dans le chaos musical le plus pur.
Voyons comment chaque membre d’Ulcerate se débrouille. Le jeu du batteur est au point sur toutes les chansons. Mixant les rapides blast-beats à d’autres moments très progressifs où son usage des cymbales est à la fois inventif et déstabilisant, il met parfaitement la table pour les autres instrumentistes. Cleverdon et Hoggard ne se laissent quand même pas déclasser du point de vue musical. Leurs riffs dissonants vont à l’encontre de toute logique. S’y concentrer pour toute la durée de Destroyers of All a de quoi rendre dingue.
La voix est, tout au long de l’album, une réussite. Les growls très graves de Kelland se fondent parfaitement aux autres instruments, y ajoutant une pronfondeur menaçante et donnant à l’auditeur le sentiment d’écouter quelque chose de gigantesque, d’omniprésent, de presque oppressant… Une atmosphère de désespoir en ressort, donnant tout son sens au titre du CD.
Que seraient toutes ces prouesses sans une production parfaite? Pas grand-chose, en fait. Au lieu de se retrouver avec une cacophonie pas écoutable, on assiste à une frénésie ordonnée où chaque instrument, dans sa propre folie, trouve sa place parmi les autres et est clairement distinguable tout en restant dépendant des autres. Le tout est donc très clean, avec un petit peu de distorsion pour ajouter à la brutalité de l’ensemble.
Aucun morceau n’est particulièrement fort ou faible par rapport aux autres. On serait tenté de dire qu’aucun des morceaux ne se distingue, mais c’est plutôt parce que chacun réussit à le faire qu’il est impossible d’en sélectionner un qui est plus fort que les autres. On peut tout de même citer Dead Oceans et Omens comme les deux chansons les plus réussies du lot.