Au Mexique, des internautes se font assassiner par un cartel de la drogue, les Zetas.
Parfois décapiter.
Ce qui est un peu logique pour des Anonymous.
Mais en général c'est juste des internautes comme vous et moi, sauf que leur Facebook c'est Nuevo Laredo en Vivo, un site qui recense les activités criminelles des narcos.
Nous sur Facebook, on fait pareil, on dénonce des choses, comme le 120m2 de Chevènement à 1500€ dans le 5ème.
Seulement, on nous laisse relativement tranquille, après. On fait "Arrêter l'ordinateur" et pof. Eux, s'ils se font tuer on met une note explicative à côté de leur cadavre :
"Voilà ce qui m’est arrivé pour ne pas avoir compris qu’il ne fallait pas que je poste certaines choses sur les réseaux sociaux."
Ils ont des blogs aussi, Blog del Narco par exemple. Ça annonce les morts liées au trafic de drogue. Comme sur tout blog on peut commenter. Mais c'est un peu dangereux si on tombe sur votre identité réelle et qu'on vous retrouve. Là, bon, un des risques c'est ça :
Ici, le petit message pour expliquer le geste est :
"This is what happens to people who post funny things on the Internet. Pay attention."
Une "funny thing" qu'on a postée sur mon mur.
IL VAUT MIEUX EVITER MR BLOG-TROTTER. T'entends ?
Enfin, ils ont un wiki, WikiNarco, spécialisé dans la cartographie des cartels. Très informatif, pédagogique, chapeau. Vraiment pas cheap, avec une animation interactive. Splash, localisation des meutres, arrestations, ventes, affrontements armés.
Faut croire qu'on ne vit pas dans le même monde virtuel.
Pourquoi font-ils tout ça, les citoy-nautes de Mexico ?
Parce que la situation est telle que les médias traditionnels ont abandonné la partie, à force de contrats pesant sur leur tête.
Rassurez-vous, ça n'intéresse pas non plus leurs confrères français qui se contentent de paraphraser les dépêches AFP.
Eh oui, c'est toujours les gentils blogueurs martyrisés contre les méchants journalistes...
Alors je vous propose, pour que nous aussi on puisse frissonner, d'hashtaguer #NuevoLaredo sur twitter pendant quelques jours, le temps qu'un nouveau billet sur mon chien nous divertisse assez pour oublier ces pauvres mexicains.
Je vous demande de vous arrêter.