"Jumper", le film que l'on peut sauter

Par Buzzline

Le pitch : David Rice a un pouvoir que beaucoup d'entre nous ont déjà rêvé avoir dans des situations difficiles : il peut se téléporter, et même emmener des gens là où il se téléporte. Le pied ! Il se croit alors tout permis, pouvant braquer une banque sans même devoir  ouvrir les portes des coffres ou pouvant faire du surf avant de se reposer sur la tête du Sphinx... Il pense deux choses qui vont se révéler fausses : être le seul à pouvoir jouir de ce pouvoir et être intouchable...

Notre avis : Sans que le scénario soit mal exploité ou que le film ne soit pas divertissant, ce long métrage déboule à un moment où l'actuelle concurrence à l'affiche est un peu trop rude pour lui. De plus, à la reflexion il souffre quand-même de quelques lacunes. Conclusion, on peut faire l'impasse dessus, et attendre qu'il passe à la télé. Bref, ni film de l'année, ni navet du siècle...

Plutôt amusé par le scénario, excité par la bande-annonce et le réalisateur Doug Liman, et bravant de bien mauvaises critiques (palme du meilleur mot entendu dans notre entourage : "on a juste envie que le héros saute hors de l'écran" ; ce qui est aussi drôle que faux) on s'est donc laissé tenter par Jumper. On avait envie de ça, à ce moment, passer un bon moment, plein d'actions, d'effets spéciaux et de divertissement au cinéma. Ca arrive ! Et l'on ne peut pas dire que l'on a pas trouvé ce que l'on était venu y chercher, mais on ne peut pas non plus crier au chef-d'oeuvre à ne rater sous aucun prétexte. Le début de l'année 2008 commence trop fort, il y a tellement de films réellement incontournables, largement au-dessus de celui-là en ce moment (Cloverfield, Paris, There will be Blood, Into the Wild, No Country for Old Men) qu'on ne peut décemment pas vous pousser à payer une place de ciné pour  ce Jumper.

Commençons par le scénario. Bon, certains s'en ficheront, d'autres diront qu'on n'est pas sagace, mais désolé, nous, on n'a pas vraiment tout compris quant aux conditions d'utilisation du pouvoir... Pas trop grave, le film "part" très vite, il y a une petite histoire d'amour mignonette, une intrigue secondaire (la maman du héros) qui étoffe un peu la légèreté de la première.

Le concept n'est pas si mal exploitée. En effet, ce pouvoir est pratique pour emballer (une visite à l'intérieur d'un Colisée desert, ça te dit, ma belle ?) pour s'enrichir (vive les vols de banque), ou pour mener une vie aussi originale qu'intense (surtout si l'on aime le surf ou les points de vue d'ordinaire inaccessibles à l'homme). Mais, comme il faut toujours un mais, il y a une police, la NSA en fait (hum hum, même s'il on sait qu'il s'agit d'une fiction, un peu plus de crédibilité n'aurait pas affaibli le film). Jalouse (?), elle traque les vilains Jumpers, qui tourneraient tous mal - et, là encore, cela aurait peut être mérité d'être mieux étoffé, car rien ne nous le prouve...-, avec des moyens sophistiqués, parfois bien trouvés, parfois incompréhensibles.

Mais on vient pour l'action, me direz-vous. Eh bien, il y en a justement un peu, version baston et en corps à corps,  même si elle apparaît un peu légère par rapport à ce qui se fait aujourd'hui en la matière. Et les effets spéciaux ? S'ils sont moins habilement exploités que dans Cloverfield, ils sont assez bluffants. On en voit d'ailleurs certains, parmi les meilleurs ceci dit, dans la bande-annonce (extrêmement bien faite, au passage).

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Concernant les acteurs. Rachie Bilson, elle est fort belle, mais c'est un peu tout ce que l'on a retenu d'elle... Jamie Bell  nous a en revanche plus séduit, avec une réelle personnalité à l'écran.  Le Canadien Hayden Chritensen nous fait ici penser (désolé  d'être un peu cinglant...) à du sous-Matt Damon. Quant à  Samuel L. Jackson, LE Samuel L. Jackson mythique de Pulp Fiction, disons, qu'il ne sauve pas plus le film que Jumper ne le sauve. Car Samuel L. Jackson, s'il a fait quelques énormes performances dans des films intéressants, a aussi fait quelques navets... Et porter un long cuir à la Matrix et se teindre les cheveux en blanc électrique, cela donne certes beaucoup de style, mais, le style, cela ne suffit jamais... Enfin on continuera à l'aimer cet acteur, malgré tout, il nous est sympatique, que voulez-vous !

On se rend bien compte que cette critique est peut-être trop méchante par rapport à la qualité du film, qui nous a quand même diverti - et c'est finalement tout ce qu'on lui demandait- mais il lui manque trop de choses pour nous avoir réellement scotché . Et puis on s'attendait à mieux, en fait. Bref, attendez plutôt qu'il passe un dimanche soir à la télé, cela sera mieux ainsi.  

Bande-Annonce

  

Pourquoi y aller ?

Pour se divertir. Parce qu'on a vraiment vu tous les bons films en ce moment -chapeau, si c'est le cas ! Parce que le réalisateur a fait de trop d'excellentes choses avant (premier volet de Jason Bourne, notamment) pour se planter. Pour des effets spéciaux plutôt sympas.

Ce qui peut freiner ?

C'est un film qui, dans de nombreux domaines (action, acteurs, scénario, etc) souffre assez difficilement la comparaison. Et puis il y décidemment trop de choses bien meilleures à voir au cinéma en ce moment...

PS /Edit : suite à une erreur qui s'est glissée dans le billet, celui-ci a été modifié. Un immense merci aux lecteurs attentifs, et réactifs, qui l'ont immédiatemet signalée !