La France et la zone euro sont au pied du mur. Trois ans après la chute de Lehman Brothers, l ‘économie mondiale est à nouveau au bord du gouffre. Cette fois non pas à cause des États-Unis mais de la zone euro qui est asphyxiée par ses dettes publiques. Même la France est menacée de perdre son précieux AAA dans si la crise persiste.
Il faut donc restaurer la confiance de toute urgence. Oui mais comment? Voici une liste de solutions proposée par les économistes.
Tout d’abord, il faut gérer le risque d’insolvabilité des pays membres, bien plus grand que ce que l’on pensait. Pour cela il faut trouver des solutions à la crise d’illiquidité sur les marchés de la dette publique. L’austérité, promise par la majorité des pays, ne va pas rétablir la confiance des marchés, au contraire. Elle va se traduire par une économie encore plus affaiblie, et donc moins de recettes pour les Etats. Il vaudrait mieux utiliser la Banque centrale européenne (BCE) pour monétariser, c’est-à-dire racheter une grande partie des dettes publiques. La BCE doit donc abandonner son orthodoxie absolue et mener une politique monétaire expansionniste pour compenser les politiques budgétaires restrictives.
Ensuite il faut réduire les déséquilibres entre pays-membres et notamment l’excédent commercial de l’Allemagne au détriment des pays de la périphérie . L’amélioration de la compétitivité de ces derniers s’impose donc. Là encore, une croissance de la masse monétaire peut s’avérer efficace dans la mesure où elle stimulerait la demande dans les pays partenaires, et donc accélérerait leur inflation.
La dernière des voies à suivre serait la création d’une véritable union politique, avec un contrôle commun du secteur financier de la zone, une convergence des politiques budgétaires des pays-membres et surtout la mise en place d’un marché unifié des obligations afin de couvrir une grande partie des dettes. Cette dernière idée a d’ailleurs fait son chemin chez les six pays triple A de la zone euro.
L’euro peut donc être sauvé si la zone euro délaissait l’illusion monétariste et renforcerait son fédéralisme budgétaire pour construire une véritable union politique.