Niortéide, 14
Après la publication du tonitruant sondage de CSA dans le Courrier de l’Ouest (une première à Niort, je crois bien ?), il peut être utile de rappeler les chiffres des précédents scrutins niortais. On y puisera sans doute des éléments pour déchiffrer, au moins en partie, un scrutin par nature complexe et subtil, à la fois politique et de proximité. Quoi qu’il en soit, ce fameux sondage fera certainement réagir diversement les candidats en fonction des intentions de vote qui leur sont attribuées… Influera-t-il sur le vote ? On ne pourra jamais vraiment le savoir. Ce sondage existe désormais et on verra bien le 8 mars dans quelle mesure il était dans la vérité ou l’erreur…
L’électorat évolue naturellement (nouveaux jeunes de plus de 18 ans, nouveaux arrivants, décès, départs) d’un scrutin à l’autre. Il peut aussi changer d’avis et heureusement ! Les électeurs sont libres et parfois imprévisibles. Ils ne sont jamais tout à fait les mêmes, ni tout à faits autres, ni tout à fait comme chaque camp les voudrait. Les candidats non plus, d’ailleurs, même si l’on retrouve de véritables abonnés dans tous les camps ! Mais, par exemple, que la liste de droite n’atteigne pas même 20 % au premier tour serait tout de même du jamais vu à Niort !
Sans doute doit-on préférer les enseignements de l’histoire à l’instantané que constitue un sondage. La clé du 8 mars, en dernier ressort, est dans les mains des électeurs dont ni les leçons du passé, ni la lecture d’un sondage ne sauraient complètement guider les choix. Il y a aussi les programmes et ce que chacun en retient, les personnalités en présence, les méthodes et modes de fonctionnement de chaque équipe ou municipalité virtuelle…
Municipales des 11 et 18 mars 2001 :
Inscrits : 38 345. Votants 21 152. Exprimés : 19 842. (Participation : 55,22 %…)
Garcia (Droite d’ouverture, oui déjà !) 7 629 (38,45)
Bellec (Gauche plurielle) 9 508 (47,92)
Charbonneau (FN) 964 (4,81)
Veyssière (Extrême gauche) 1 751 (8,82 !)
Second tour :
I : 38 345. V : 21 419 E : 20 345 (Participation : 55,86)
Bellec : 10 386 (51,05)
Garcia : 9 959
Deux remarques sur cette élection : un taux de participation étonnamment faible aux deux tours pour une élection locale et un score stupéfiant de l’extrême gauche ! Ce dernier point m’a été élucidé par plusieurs vieux militants. Une fraction bien précise du PS, et dont quelques affidés sont en bonne place sur au moins une liste actuellement, rechignait à voter Bellec et trouva un exutoire dans le vote à l’extrême-gauche au premier tour puis… dans un surprenant « vote révolutionnaire à droite » en faveur de Garcia au second tour ! Ledit Garcia était alors présenté comme un « bon républicain » ou un « bon laïque » par les mêmes qui aujourd’hui s’offusquent de voir Baudin soutenu par Garcia ! On peut rire mais observez donc les reports de voix d’un tour à l’autre, ça c’est pas une blague…
Municipales des 11 et 18 juin 1995 :
I : 39 794. V : 25 100. E : 24 489. Participation : 63,07.
Royal (PS ): 7 907 (32,29)
Bellec (Socialiste dissident) : 7 801 (31,86)
Pillet : (Droite) : 7 230 (29,53)
Charbonneau (FN) : 859 (3,51)
Veyssière (ext-g) : 689 (2,81)
Second tour :
I : 39 794. V : 26 706. E : 26 247. Participation : 67,11.
Bellec : 9 380 (35,74)
Pillet : 8 444 (32,17)
Royal : 8 423 (32,09)
Ce fut avant aujourd’hui la plus grande bagarre électorale au sein du camp socialiste. Députée socialiste de la circonscription d’à côté, l’une des rares élues de gauche à avoir échappé à la Bérézina des législatives de 1993, Ségolène Royal manquait son OPA sur Niort. Sur la liste Bellec, on trouvait bien sûr Alain Baudin mais aussi une certaine Geneviève Gaillard… eh, oui !