Le projet de liaison ferroviaire performante Paris Orléans Clermont Lyon (POCL) ne doit pas se limiter simplement à opposer une liaison Paris-Lyon-Marseille qui devrait être parcourue le plus vite possible à l'autre alternative qui serait de relier les villes de l'Auvergne et de la région Centre à Paris.
- La mise en cohérence du projet POCL avec le projet Transline permettrait de désenclaver le Massif Central d'Est en Ouest
La mise en œuvre de ce projet doit être l'occasion de repenser l'aménagement de ce vaste territoire du Massif Central pour répondre aux besoins globaux de déplacements :
Il y a la question des liaisons transversales telles que le Lyon Nantes qui doit aussi s'appuyer sur la liaison Poitiers-Limoges.
Il y a aussi la liaison Bordeaux Lyon qui permettrait de renforcer les liens entre cinq régions françaises telles que Rhône-Alpes, Auvergne, Limousin, Poitou-Charentes et Aquitaine.
On doit penser la dimension européenne du projet. Sur ce point la transversale Bordeaux-Lyon est de nature à renforcer considérablement la crédibilité du projet en offrant une liaison Est Ouest entre la péninsule ibérique et l'Europe Centrale pouvant constituer un intérêt direct pour pas moins d'une dizaine de régions françaises.
Au delà de ces points forts en terme d'aménagement du territoire, il faut veiller à ce que la question du fret ne soit pas évacuée comme le font trop souvent les grands acteurs ferroviaires français. Il s'agit d'être attentif à ce qu'une fois de plus on ne s'intéresse pas qu'à la desserte des très grandes villes au dépend des autres capitales régionales et la plupart des villes moyennes.
Le projet POCL peut constituer une occasion de redéfinir le modèle de la grande vitesse à la française. Celui-ci doit plus que par le passé tenir compte des besoins de dessertes des territoires traversés, rechercher les multifonctionnalités pour trouver sa viabilité économique et veiller à l'intégration des régions françaises dans le vaste espace que constitue l'Union Européenne.