82 départements ont participé à cette journée qui a également accueilli les organismes autorisés pour l’adoption (OAA), l’Agence Française de l’Adoption (AFA) et des représentants des consultations d’orientation et d’accueil pour l’adoption (COCA) en raison de la dimension psychologique et médicale spécifique que nécessite la prise en charge de ces enfants. Des intervenants venus de Bulgarie et du Québec participeront à cette rencontre."
M. Édouard Courtial, secrétaire d’État chargé des Français de l’étranger (voir ici et là) , a ouvert cette journée d’échanges et d’informations "qui a pour objet de renforcer le travail de partenariat existant entre le SAI et la Direction générale de la cohésion sociale en matière d’adoption internationale."
Aucune couverture presse. L'intervention de l'Ambassadeur n'a pas été publiée par le site de France Diplomatie: doit-on en déduire qu'il n'y en a pas eu, contrairement à l'an dernier où M. Monchau himself avait ouvert cette journée? "Seulement" le discours d'ouverture du secrétaire d’État chargé des Français de l’étranger l'a été (d'ailleurs, dans l'ordre de préséance protocolaire, entre un Ambassadeur et un Secrétaire d'Etat, c'est qui qui
Quelques extraits de ce discours, donc. Des données connues, voire des banalités, des constats, mais rien sur les moyens, rien sur l'AFA , non plus, beaucoup de "yakafocon"... Pas un mot sur les "sujets qui fâchent": l'adoption "simple" , notamment des enfants arrivés d'Haïti suite au séisme, alors que les familles ont manifesté le week-end précédent (ici), rien sur la fin pourtant annoncée de l'adoption individuelle... je me demande si les personnels des CG ont été bien motivés par ce discours dans lequel on leur explique en gros qu'il faut accompagner plus pour adopter moins :
1. le nombre des enfants adoptés dans le monde est en diminution constante
"Cette tendance générale n’épargne pas la France qui compte 1.690 adoptions réalisées au 1er novembre 2011 contre 2 714 au 1er novembre 2010 (soit - 38%.... glooops!) "
2. la conséquence de cette situation: la modification substantielle du profil des enfants à adopter.
"Les États d’origine proposent, de plus en plus souvent, à l’adoption internationale, des enfants auxquels ils souhaitent offrir une chance de mettre fin à une longue période de vie en institution ou dont le handicap peut être pris en charge dans de meilleures conditions ailleurs.
Dès lors, le profil des enfants adoptés évolue de manière très sensible vers celui d’enfants à besoins spéciaux, c’est-à-dire d’enfants plus âgés (ayant plus de 5 ans), appartenant à une fratrie ou encore à particularités médicales."
Ben oui, on sait bien. Et donc, on fait quoi? 3. Ce nouveau profil a un impact direct sur l’attitude des familles, leur accompagnement et sur votre action.
"La prise en charge de ces enfants modifie profondément le rôle des acteurs de l’adoption internationale que vous êtes (...). Elle demande de consacrer plus de temps à l’accompagnement des familles dans la prise de conscience des limites d’un projet d’adoption. Elle requiert une plus grande vigilance et un professionnalisme accru pour prévenir les risques d’échecs.(...). Adopter un enfant aujourd’hui est différent d’il y a 10 ou 20 ans. Car le degré d’exigence sociale, matérielle et psychologique des pays d’origine est nettement plus élevé.
26 000 agréments en vue d’adoption sont en cours de validité. Or, force est de constater que ces agréments, le plus souvent délivrés pour des enfants de moins de trois ans et en bonne santé, sont maintenant en inadéquation avec les réalités de l’adoption internationale."
Ben oui, les parents adoptants, c'est rien que des inconscients, qu'il faut " faire cheminer de «l’enfant rêvé», voire «idéalisé», vers l’enfant qu’il sera en définitive possible d’adopter " ... En même temps, on a le temps de "cheminer", hein...
4. le remarquable travail réalisé depuis deux ans à l’initiative du Conseil supérieur de l’Adoption et de sa présidente, Madame Michèle Tabarot, récemment concrétisé par une proposition de loi qui prévoit :
" une réforme de l’agrément en vue d’adoption et la mise en œuvre de modules obligatoires d’informations des familles préalablement aux évaluations sociales et psychologiques et une modification de l’article 350 du code civil permettant d’envisager un autre projet de vie pour les enfants en situation de délaissement parental.
J’espère que les débats auxquels cette proposition de loi donnera lieu, seront riches et ouverts. Car ce sujet hautement sensible le mérite.(...)
" Evoquer l’adoption nationale en France qui ne représente guère que 25 % des quelque 2 500 adoptions réalisées chaque année. Or, il y a chez nous, des enfants adoptables, grands ou en fratrie ou à particularité médicale ; il n’est pas nécessaire d’aller les chercher au bout du monde. Nos voisins anglais, qui recourent peu à l’adoption internationale et privilégient l’adoption nationale, l’ont bien compris"Et donc, on fait quoi?
Et en conclusion:
"Nous savons tous, lorsque nous sommes parents, combien cet engagement est lourd de responsabilité, combien il est exigeant, mais combien aussi il est source de vives et tendres satisfactions. C’est pourquoi, nous devons aider ces familles, méritantes et courageuses, sur ce long chemin, parfois semé d’embûches, qui consiste à élever un enfant."
Quand je vous dis qu'ils vont me la donner, la Légion d'Honneur!!!! ;-)....
"méritantes et courageuses" : on se croirait trente ans en arrière, ou bien au "caté", tiens! aarrrrrggggghhhh!
Allez voir aussi l'avis et l'analyse de Duc Thien , excellente comme d'habitude, et dites-moi ce que vous pensez de tout ça !
Source: FranceDiplomatie,