Malavita savait

Publié le 30 novembre 2011 par Mtislav
  La solution du Politiqui n°12 était Victor Kravtchenko. Malavita a trouvé seul la bonne réponse. 
Ne me demandez de vous présenter l'auteur de "J'ai choisi la liberté", publié aux Etats-Unis en 1946, dans lequel est dénoncé le système concentrationnaire soviétique. 
Le livre connaît un grand succès dans de nombreux pays, en particulier en France. Le parti communiste lance une offensive en règle contre l'auteur et son livre notamment par le biais de la revue "Les Lettres françaises" que Kravtchenko attaque pour diffamation. Procès dans lequel témoigne Margarete Buber-Neumann qui est passée par les camps soviétiques avant d'être livrée aux Nazis. Kravtchenko gagne le franc symbolique.
Aujourd'hui, on imagine difficilement la cécité des intellectuels de l'époque. Il faut faire un retour en arrière et comprendre comme le souligne Charlotte Cachin-Liébert que Kravtchenko "n'apparaît guère sympathique". Voilà  un type "qui a abandonné son pays en pleine guerre" qui a vraiment une sale gueule d'agent provocateur à la solde des Américains... C'est très facile de se dire que ce Kravtchenko ment, qu'il n'est qu'un ivrogne. C'est d'ailleurs ce qu'écrit un journaliste américain du nom de Sim Thomas dont le témoignage est repris par Les Lettres Françaises. Un dirigeant de la revue (Claude Morgan) racontera trente ans plus tard qu'il connaissait la véritable identité du "journaliste". A l'époque, Morgan ne parvient tout simplement pas à croire Kravtchenko et ses témoins : "Les uns étaient des Koulaks, les autres des ennemis politiques."
Aujourd'hui, nous avons Wikipedia et nous savons que Sim Thomas appartenait probablement au NKVD. Nous vivons une époque de transparence et de vérité. D'ailleurs, vous qui êtes honnête (hum), pouvez-vous imaginer une seconde que vos pires ennemis sont de votre bord et que seul votre adversaire peut les vaincre ? 
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Merci aux courageux participants infiltrés : Lucia,  Nicolas et MHPA. 
A noter que Nina Berberova a écrit"L'affaire Kravtchenko" (Actes Sud) que je n'ai pas lu. Et je ne mens pas.
Signalons aux acheteurs d'ouvrages en ligne qu'une certaine Nadia Volf a publié un ouvrage intitulé lui aussi "J'ai choisi la liberté".  Ce n'est pas une raison pour la traiter d'ivrogne.  En cherchant bien, vous trouverez l'ouvrage d'époque (vous pouvez le traiter d'éponyme) à un coût très modique. Le genre de cadeau que vous pouvez envisager à Noël pour un membre de votre famille qui n'est pas encore passé à l'ouest.
La photo publiée dans le Poliqui n°12 est de Keystone, même source que le Politiqui n°11.Les deux illustrations ci-dessus sont empruntés à des sites de vente en ligne bien connus.