Magazine Cinéma
En salles : Fait aussi rare que troublant, trois de nos "plus grands" réalisateurs reviennent sur nos écrans en 3 semaines : Kassovitz, Annaud et Besson. Et force est de constater que ça ne marche plus comme avant, comme à la grande époque des succès. On peut même dire que ça chie dans le ventilo.
Fucking désordre
Mesdames et messieurs, à ma gauche, le cheveux impec, le sourire carnassier et enrubanné dans un drapeau bleu, blanc rouge : Mathieu Kassovitz (8 millions d’entrées), absent depuis Babylon AD en 2008, sorte de blockbuster-fiasco, montré en exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire quand on s’exile chez l’Oncle Sam, et surtout désavoué par son auteur lui-même. Babylon AD restera pour toujours pour son incroyable making of : Fucking Kassovitz, que vous avez pu admirer sur ce blog. Bref, le retour de Kasso, c’est celui d’un réalisateur avec un égo énorme qui veut montrer qu’il en a dans le ciboulot et que question pellicule, il a les épaules (et non pas sur les épaules...). L’Ordre et la Morale, c’est 13 millions d'euros de budget, un tournage de 4 mois sur une île, un sujet fort, etc. A l’arrivée, c’est un désaveu du public et 150 000 entrées pour son exploitation nationale. C’est juste un constat, je n’ai pas vu le film. Parce que pas envie de voir un film sur un sujet qui ne m’intéresse pas.
Bilan : KO debout
Minor Noir !
A ma droite, lunettes de chercheur d’or, boucle grise et sourire niais : Jean-Jacques Annaud (30 millions d’entrées !), porté disparu depuis 2007 et Sa Majesté Minor (30 millions d'euros pour 140 000 entrées salles), ode au mauvais goût invisible depuis. Le retour de JJ Annaud, d’abord ça coûte des ronds : 39 millions d'euros de budget (mais le bonhomme ne sait plus trop faire léger… cf les 58M€ de 2 Frères). Là aussi, le syndrome de l’envie de prouver (à qui ?) que Minor n’était qu’une erreur, un moment de faiblesse. Donc un come back par la grande porte, du cinéma hollywoodien au minimum : le fils de Lawrence d’Arabie et de There will blood. Résultat : Or Noir est une honnête fresque manquant de souffle et plus proche d’Hidalgo de Joe Johnston que du chef-d’œuvre de David Lean. A l’arrivée, une première semaine à 150 000 entrées pour un film qui ne dépassera pas les 300 000 entrées… Il est loin le temps de Coup de tête, La Guerre du feu, L’ours…
Bilan : KO debout
Lady commandements !
Enfin au centre, t-shirt XXL, barbe de 50 jours et rire de Daniel Prévost, Luc Besson (45 millions d’entrées !!), jamais vraiment disparu (2 films en 2010 : Adèle Blanc-Sec et Arthur 3), toujours associé a des films dont le scénar tient sur un ticket de métro, mais qui a décidé de taper du poing sur la table. Car oui, les conneries, c’est fini. Aux chiottes les développements numériques qui dure des années (Arthur), et les scénarios sans fonds, voilà du vrai cinéma engagé (comme Kasso ?) avec un souffle épique (comme Annaud ?). Le dossier de presse nous dit : "Une histoire d'amour hors du commun, celle d'un homme, Michael Aris, et surtout d'une femme d'exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple". Tout ça pour un budget d’apéro : 22 M€ (un apéro pour Luc, on est d’accord - les Arthur c’est 60M€ en moyenne et Adèle 32M€). La réponse du public est en ce moment et quelquechose me dit que ça sent un peu comme pour ses 2 compagnons d’infortune…
Bilan : KO à venir
Bref pour ces trois-là, comme disait le commandant du Titanic : "Iceberg !!!!!"
Marcel Martial (KOKORICO)