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Artifact de William Forsythe au Théâtre National de Chaillot (Danse contemporaine)

Publié le 29 novembre 2011 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

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Chaque fois que je me rends à Chaillot (genre j'y vais souvent...) je me fais la réflexion que l'endroit est tellement beau et dégage tellement de bonnes ondes qu'il faudra que j'y revienne, un jour où je n'ai pas prévu d'assister à un spectacle là bas, juste pour m'imprégner de l'endroit et siroter un verre tranquillement en profitant de l'incroyable vue sur la tour Eiffel dont on jouit depuis les immenses baies vitrées qui habillent une des façades de l'endroit. Et bien entendu je n'y reviens jamais, qu'à l'occasion d'une représentation.

Jeudi dernier, donc, j'y étais.

Il faut savoir que quand ça ne va pas fort du tout, je pars du principe qu'étant donné que tout est une question d'équilibre, il faut contrebalancer le négatif par une overdose d'émotions positives. Dans ces moments là, je consomme encore plus de musique qu'à l'accoutumée (oui, c'est possible) et c'est en général là aussi que j'assiste à un spectacle de danse contemporaine.

Parce que rien ne recharge aussi efficacement mes batteries que ça : Ca soulage mes angoisses, ça parle à mon inconscient, c'est de la beauté délivrée directement, que je reçois frontalement.

Remède miraculeux.

Cette année, c'est sur l'Artifact de William Forsythe, interprété par le ballet royal de Flandre, que j'ai jeté mon dévolu.

Première représentation parisienne pour cette série de dates (du 24 au 30 novembre) : la salle est comble.

Le spectacle se découpe en plusieurs parties qui ont chacune leur propre personnalité. La première est rythmée de sonorités échappées d'un piano, musique épurée que vient parfois réveiller le martèlement des chaussons sur le sol, comme en écho à celui des doigts sur les touches de l'instrument.

Beau.

Les parties suivantes jouent une autre partition proposant des mélodies symphoniques qui alternent avec de la musique contemporaine. Des portés virevoltants cotoient des chorégraphies mécaniques, des passages de fracas sonore font suite à des envolées de cordes époustouflantes.

Contrasté.

On a parfois le sentiment d'assister à des scènes de "chaos ordonné" : les mots et les sons s'entrechoquent, les gestes s'animent vivement, laissant croire à une improvisation mais il est évident que tout ceci obéit à une chorégraphie minutieusement interprétée.

Mêlant mise en scène théâtrale et ballet à proprement parler, Artifact suprend aussi de ce point de vue là. Les danseurs exploitent les panneaux du décor, suivent les mouvements des rideaux, empruntent des trappes ou encore jouent avec des panneaux lumineux...Des acteurs viennent scander un texte souvent répétitif, jouer des scénettes parfois destabilisantes. La frontière entre les deux arts semble souvent s'estomper au profit d'un genre nouveau devant lequel on est obligé de s'avouer un peu fasciné.

En résumé Artifact se trouve aux confluents du théâtre et de la danse contemporaine. Ce spectacle créé par W. Forsythe en 1984 séduit par son étonnante modernité, encore aujourd'hui.

A programmer absolument dans les spectacles à ne pas manquer.

Pour finir, mon plateau préféré : Quand les 6 panneaux blancs sobrement décorés de graphismes noirs sont dressés en fond de scène et que devant eux s'installe la troupe, rétro-éclairée. Les silhouettes des danseurs se découpent alors en ombres chinoises sur le fond bicolore : sublime sobriété.


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