Co-fondatrice
d’une clinique au Cambodge, le Professeur Goldfled a invité l’artiste à soutenir sa lutte. James Nachtwey, le photojournaliste le plus
récompensé depuis vingt ans, livre ici un témoigne fort. Et le choc
est rude. Une série d’images inédites réalisées à Bankgok accueille les
visiteurs. Neuf mètres de photographies noir et blanc, crues, dures, directes
et comme toujours portées par l’œil du photographe s’impose d’emblée aux
spectateurs. Pas question ici de s’apitoyer sur le sort des malades de
l’Asie du sud-Est, mais de sensibiliser les populations épargnées, les
organismes humanitaires, dans l'espoir de maintenir mobilisation et recherche médicale.
Sur les
murs encerclant la fresque d’anciennes photographies de Nachtwey réalisées dans
les hospices et dispensaires de Sibérie, Asie ou encore Afrique sont
également présentées. De grands tirages sobrement éclairés révèlent la douleur, la solitude, la peur, la réalité de ces maladies infectieuses mais
aussi la force, le courage des malades et des soignants pris dans ce fléau. Ces
images, imposantes tant par la finesse du grain, par la qualité des
contrastes, par les cadrages et choix de composition que par l’intensité des
sujets, ne laissent indifférentes. Certes, la détresse, l'angoisse, le renoncement sont lisibles sur les
visages des patients.Mais la dignité aussi, est palpable. Notamment
celle d’un garçonnet fermant les yeux de sa mère décédé ou celle d’une jeune maman câlinant son nourrisson chétif qui n’aura connu que la souffrance de la maladie.
Nachtwey est habitué aux reproches
adjacents à la photographie humanitaire. Il traîne toujours dans les parages
des philosophes ou sociologues soulignant les dérives de la photographie
humaniste à la photographie humanitaire. La première magnifiée par la
génération de photographes français comme Doisneau, Cartier-Bresson, Ronis,
Boubat ou encore Brassaï, entre 1945 et 1970, se veut une peinture d’un bonheur
de vivre retrouvé après la seconde guerre mondiale. Selon André Rouillé, auteur
de La Photographie (aux éditions Gallimard, 2005), « la
photographie humaniste se distingue de l’actuelle photographie humanitaire par
l’espoir d’un monde meilleur. » Faire du malheur des populations pris dans
les guerres, les conflits civils ou l’extrême pauvreté une œuvre d’art ne
serait donc pas politiquement correcte, voire pire... Mais Nachtwey n’en a que faire et il continue de
témoigner (et non de tirer profit !) de l’horreur et la misère quand d’autres préfèrent fermer les yeux. Depuis peu, la polémique tend à s'apaiser. Face au talent de ce photographe, un des chefs de file de ce mouvement, les conservateurs de musées s'inclinent. Il est exposé sur tous les continents, ses travaux photographiques garnissent les collections permanentes des plus grands musées mondiaux.
Je n'aurais que deux choses à dire, en guise de pseudo conclusion :
Courrez voir cette exposition avant le 17 mars. ( Âmes sensibles et jeunes publics s'abstenir. )
Et... dans la vie j'aurais voulu être James Natchwey !
Pour
plus d’infos :
Une
interview, en anglais, de James Nachtwey au sujet de cette exposition « Combat pour la
vie »
http://www.photographie.com/?pubid=104626 ché son appareil argentique et qu'il parcourt encore le monde pour rendre compte de ses conflits,
pour témoigner le quotidien de ceux qui survivent dans contrées les plus pauvres et en ramène des images toujours aussi effroyables et
paradoxalement sublimes. Sa façon à lui, peut-être, de ne pas oublier ceux qui souffrent en
silence.
Je n'aurais que deux choses à dire, en guise de pseudo conclusion :
Courrez voir cette exposition avant le 17 mars. ( Âmes sensibles et jeunes publics s'abstenir. )
Et... dans la vie j'aurais voulu être James Natchwey !
Pour
plus d’infos :
Une
interview, en anglais, de James Nachtwey au sujet de cette exposition « Combat pour la
vie »
http://www.photographie.com/?pubid=104626
Le site
officiel de James Natchwey.
http://www.jamesnachtwey.com
Infos
pratiques :
Exposition "Combat pour la vie."
Du 10 février au 19 mars 2008
Le Laboratoire
4, rue du Bouloi
75001 Paris
(derrière la Bourse)
Tél : 01 78 09 49 51
http://www.lelaboratoire.org
Email : info@lelaboratoire.org