James Nachtwey, photo reporter américain de renommée internationale, signe aux côtés d’Anne Goldfeld, professeur de médecine et d’Asa Mader, cinéaste, une exposition expérimentale des plus troublantes « Combat pour la vie ». Cette sensibilisation par la photographie aux problèmes de traitement de la tuberculose, du paludisme et du Sida dans les pays pauvres a naturellement envahit Le Laboratoire, un espace parisien ouvert depuis fin 2007, consacrée à la recherche scientifique et artistique. Ne ratez par cette exposition... elle prend fin le 19 mars 2008 !
Co-fondatrice
d’une clinique au Cambodge, le Professeur Goldfled a invité l’artiste à soutenir sa lutte. James Nachtwey, le photojournaliste le plus
récompensé depuis vingt ans, livre ici un témoigne fort. Et le choc
est rude. Une série d’images inédites réalisées à Bankgok accueille les
visiteurs. Neuf mètres de photographies noir et blanc, crues, dures, directes
et comme toujours portées par l’œil du photographe s’impose d’emblée aux
spectateurs. Pas question ici de s’apitoyer sur le sort des malades de
l’Asie du sud-Est, mais de sensibiliser les populations épargnées, les
organismes humanitaires, dans l'espoir de maintenir mobilisation et recherche médicale.
Sur les murs encerclant la fresque d’anciennes photographies de Nachtwey réalisées dans les hospices et dispensaires de Sibérie, Asie ou encore Afrique sont également présentées. De grands tirages sobrement éclairés révèlent la douleur, la solitude, la peur, la réalité de ces maladies infectieuses mais aussi la force, le courage des malades et des soignants pris dans ce fléau. Ces images, imposantes tant par la finesse du grain, par la qualité des contrastes, par les cadrages et choix de composition que par l’intensité des sujets, ne laissent indifférentes. Certes, la détresse, l'angoisse, le renoncement sont lisibles sur les visages des patients.Mais la dignité aussi, est palpable. Notamment celle d’un garçonnet fermant les yeux de sa mère décédé ou celle d’une jeune maman câlinant son nourrisson chétif qui n’aura connu que la souffrance de la maladie.
Nachtwey est habitué aux reproches adjacents à la photographie humanitaire. Il traîne toujours dans les parages des philosophes ou sociologues soulignant les dérives de la photographie humaniste à la photographie humanitaire. La première magnifiée par la génération de photographes français comme Doisneau, Cartier-Bresson, Ronis, Boubat ou encore Brassaï, entre 1945 et 1970, se veut une peinture d’un bonheur de vivre retrouvé après la seconde guerre mondiale. Selon André Rouillé, auteur de La Photographie (aux éditions Gallimard, 2005), « la photographie humaniste se distingue de l’actuelle photographie humanitaire par l’espoir d’un monde meilleur. » Faire du malheur des populations pris dans les guerres, les conflits civils ou l’extrême pauvreté une œuvre d’art ne serait donc pas politiquement correcte, voire pire... Mais Nachtwey n’en a que faire et il continue de témoigner (et non de tirer profit !) de l’horreur et la misère quand d’autres préfèrent fermer les yeux. Depuis peu, la polémique tend à s'apaiser. Face au talent de ce photographe, un des chefs de file de ce mouvement, les conservateurs de musées s'inclinent. Il est exposé sur tous les continents, ses travaux photographiques garnissent les collections permanentes des plus grands musées mondiaux.
Depuis ses débuts, dans les années 1980, James Nachtwey a conservé le même leitmotiv : « que la photographie - de guerre - ait une incidence sur un comportement humain » (celui qui pousse les hommes à s’entretuer). Cela dit, le reporter n’est pas dupe et concède volontiers que son espoir est « une ambition ridiculement prétentieuse ». Toujours est-il que le photographe n’a pas raccroché son appareil argentique et qu'il parcourt encore le monde pour rendre compte de ses conflits, pour témoigner le quotidien de ceux qui survivent dans contrées les plus pauvres et en ramène des images toujours aussi effroyables et paradoxalement sublimes. Sa façon à lui, peut-être, de ne pas oublier ceux qui souffrent en silence.
Je n'aurais que deux choses à dire, en guise de pseudo conclusion :
Courrez voir cette exposition avant le 17 mars. ( Âmes sensibles et jeunes publics s'abstenir. )
Et... dans la vie j'aurais voulu être James Natchwey !
Pour
plus d’infos :
Une
interview, en anglais, de James Nachtwey au sujet de cette exposition « Combat pour la
vie »
http://www.photographie.com/?pubid=104626 ché son appareil argentique et qu'il parcourt encore le monde pour rendre compte de ses conflits,
pour témoigner le quotidien de ceux qui survivent dans contrées les plus pauvres et en ramène des images toujours aussi effroyables et
paradoxalement sublimes. Sa façon à lui, peut-être, de ne pas oublier ceux qui souffrent en
silence.
Je n'aurais que deux choses à dire, en guise de pseudo conclusion :
Courrez voir cette exposition avant le 17 mars. ( Âmes sensibles et jeunes publics s'abstenir. )
Et... dans la vie j'aurais voulu être James Natchwey !
Pour
plus d’infos :
Une
interview, en anglais, de James Nachtwey au sujet de cette exposition « Combat pour la
vie »
http://www.photographie.com/?pubid=104626
Le site
officiel de James Natchwey.
http://www.jamesnachtwey.com
Infos
pratiques :
Exposition "Combat pour la vie."
Du 10 février au 19 mars 2008
Le Laboratoire
4, rue du Bouloi
75001 Paris
(derrière la Bourse)
Tél : 01 78 09 49 51
http://www.lelaboratoire.org
Email : [email protected]