Élections en RDC : une dizaine de morts à Lubumbashi

Publié le 28 novembre 2011 par Rm Communication

Le Congo-Kinshasa a commencé à voter lundi, entre immense défi logistique et crainte des violences. Au moins cinq personnes ont été tuées, mais d’autres sources évoquent 7 à 11 morts. Les élections sont prolongées dans certains endroits.

© AFP

Les violences ont eu lieu à Lubumbashi (1.580 km au sud-est de Kinshasa), deuxième ville du pays et chef-lieu du Katanga, où des hommes armés ont attaqué un camion transportant des urnes et autres matériels électoraux, ainsi que plusieurs bureaux de vote, a précisé Bikanga Kazadi par téléphone à l’Associated Press.

Un bilan provisoire, deux sources officielles ont fait état de 7 à 11 morts, dans l’incident violent qui s’est produit à Lubumbashi. Selon le gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi, 8 rebelles ont été tués, 2 policiers et une civile tués, 11 rebelles arrêtés. Selon le porte-parole militaire, le capitaine Mbav, 4 agresseurs ont été tués ainsi que deux policiers et une civile venue voter dans le bureau de vote du centre de la capitale de la province du Katanga.

Le ministre a par ailleurs fait savoir que plusieurs bureaux de vote n’avaient toujours pas ouvert leurs portes lundi après-midi, notamment dans le quartier de Kenya, à Kinshasa, faute de matériel électoral. 3/8 À Massina, autre quartier pauvre de la capitale non loin de l’aéroport, la colère montait parmi les électeurs, toujours en train de faire la queue devant les bureaux de vote fermés. À Goma (Kivu), dans l’est chaotique du pays, les observateurs internationaux ont rapporté plusieurs cas de bourrages d’urnes, selon l’épouse du sénateur américain John McCain, Cindy, membre d’une équipe d’observateurs indépendants.

Une prolongation pour manque de matériel

Les élections présidentielle et législatives tenues dimanche en République démocratique du Congo (RDC) ont été prolongées dans les endroits où elles n’ont pu se tenir en raison des retards dans l’acheminement du matériel éléctoral, a annoncé le rapporteur de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Mathieu Mpita.

Cette prolongation s’applique aux sites « qui n’ont pas reçu du matériel », a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse à Kinshasa à l’issue d’une journée électorale émaillée d’incidents. C’est « une question d’heures » plutôt que de jours, a précisé M. Mpita en réponse à une question de l’agence Belga.

Une faible participation

Et la participation semblait bien plus faible lundi matin qu’en 2006, lors du premier scrutin libre organisé dans l’ex-Zaïre depuis l’indépendance, organisé par les Nations unies. La participation avait alors atteint les 70 %.

Aujourd’hui, le scrutin est organisé par les autorités de Kinshasa. Face au président sortant Joseph Kabila, l’opposition s’avance désunie, avec 11 candidats. Le principal d’entre eux est le vétéran de la vie politique congolaise Etienne Tshisekedi, dont les propos violents pendant la campagne ont fait scandale et suscité l’inquiétude. Les Congolais doivent également désigner les 500 membres de l’Assemblée nationale.

(AP)