Sarkozy veut faire une fois de plus le « grand écart » : luxation de hanche garantie !

Publié le 28 novembre 2011 par Kamizole

Nicolas Sarkozy veut de nouveau "causer dans le poste"… Et bien mieux, lis-je sur le blog d’Arnaud Leparmentier « L’Elysée côté jardin » Sarkozy veut parler à la France du non sur la crise de l’euro (Le Monde 17 nov. 2011)… Ah ! Ah ! Ah ! "Triple buse". Il s’imaginerait capable de « Sauver l’euro tout en réconciliant la France du oui et du non, les gaullistes et les centristes ». Soit . Mais la phrase qui suit immédiatement est tout à fait révélatrice de la seule question qui le taraude : Sauver le soldat Sarko en 2012. « Une nouvelle fois, comme en 2007, pour espérer remporter l’élection présidentielle ».

Je lis par ailleurs, toujours sur le même blog, que Faute d’accord avec Angela Merkel, Nicolas Sarkozy prononcera un deuxième discours de Toulon, le 1er décembre… « L’assassin revient toujours sur les lieux de son crime » ! Car je ne sais s’il vous en souvient mais il s’était posé en bravache, n’ayant pas de mots assez durs pour stigmatiser le capitalisme voyou. L’édito du Monde Très français (26 sept. 2008) pointait au demeurant une sérieuse contradiction : «affirmer solennellement le rôle protecteur de la puissance publique tout en prônant énergiquement une réduction de cette même puissance publique ». Ce n’est nullement une contradiction mais l’effet du double sinon triple discours en fonction de l’effet recherché sur tel ou tel public qu’il cherche à séduire.

Merci de ne pas vous moquer - surtout quand il entend se poser aujourd’hui en président « protecteur », sans doute à la manière d’un "parrain " - connaissant par le menu l’écart entre ses promesses et déclarations grandiloquentes et l’ensemble de ses pompes et de ses œuvres depuis plus de 4 ans. Je ne saurais dire si la majorité des Français s’étaient laissés abuser à l’époque mais je ne risquais pas de faire partie des dupes. Je l’avais "calculé" depuis bien trop longtemps, sachant parfaitement que le sarkozysme est une maladie transmissible (24 avril 2007) où le mensonge, la manipulation et le mépris le plus total pour les règles essentielles de l’Etat de droit ont une grande part.

S’il veut être cohérent, il devrait entamer sa campagne officielle à Agen où en juin 2006 il s’était adressé à "la France qui souffre" : « condamnant les dérives du capitalisme et les parachutes en or, qui permettent aux dirigeants d'entreprise de partir avec un pactole même s'ils ont échoué » lis-je sur un autre article consacré au discours de Toulon La voie étroite de Nicolas Sarkozy pour réformer le capitalisme (Le Monde 25 sept. 2008). Qu’a fait depuis le Tartarin de l’Elysée, sinon gesticuler ? Le bouclier fiscal est une sorte de golden parachute pour multimilliardaires et alors que l’Etat est toujours actionnaire majoritaire à presque 85 % - et 87 % d’Areva, j’aurais l’occasion d’y revenir au sujet de l’explosion "nucléaire" entre François Hollande, les Verts et surtout Eva Joly… - s’est-il opposé à ce que le salaire des PDG qui se sont succédés à Edf n’atteignît des sommets à chaque fois plus pharaoniques ?

S’est-il opposé à ce que le dernier en date - son cher ami prédateur de haut vol Henri Proglio - touchât en même temps les deux salaires de PDG d’EDF et de Veolia, pour enfin percevoir une « retraite chapeau » d’un montant délirant ? Que non point. Comment pourrait-il s’opposer à tous ses amis du Couac-40 éternels commensaux de la "bande du Fouquet’s" ? Il accuse François Hollande d’être « l’otage des Verts », ce qui restera à démontrer ! Lors même qu’il est celui des puissances d’argent.

Ceux que socialistes et communistes au moment du Front Populaire appelaient les « 200 familles » accaparant la plus grande totalité des richesses de la France, chiffre qui reste grosso modo le même actuellement. Quant au non moins fameux « mur d’argent » - expression employée pour la première fois par le radical Edouard Herriot en 1924 alors qu’il était président du Conseil - équivalent au 1er ministre de la Ve République - du Cartel des gauches pour stigmatiser l’opposition des milieux bancaires et financiers hostiles (déjà !) à toute réforme économique et sociale, je l’ai rencontré… physiquement lors d’un week-end de Pentecôte en 1997 en Saône-et-Loire.

A Saint-Christophe-en-Brionnais où se tient le marché de bovins et un de nos amis qui y avait travaillé nous le fit visiter, nous en expliquant tous les détails et nous montra au passage le fameux banc de pierre où éleveurs et maquignons concluaient leurs transactions et que l’on avait donc appelé depuis des temps immémoriaux « le mur d’argent ». Je compris pourquoi mon pater familias usait volontiers de cette expression puisque mon grand-père élevait des charolais dans la région de Moulins et qu’au sortir de la guerre de 14-18 il travailla avec celui-ci, l’accompagnant sur les marchés de la région pour les vendre ou acheter des veaux pour les mettre à l’embouche. Donc bien évidemment à Saint-Christophe, le plus grand marché de la région.

Pour en revenir aux discours de Nicolas Sarkozy : cela marchera-t-il ?

Encore une fois, je ne suis ni Mame Soleil ni la Pythie et n’ai aucune propension à la vaticination. Non point que je ne sois débordante d’imagination - folle du logis - mais je la réserve pour mes rêveries ou quelques pochades que je publie parfois ici, n’ayant point de don suffisant pour écrire des romans. Quand je traite sérieusement de choses aussi graves, entre autres sujets, de politique ou d’économie qui conditionnent notre vie présente et future - sans oublier l’état de la planète que nous léguerons aux futures génération - j’essaie avant tout d’analyser. En fondant ma réflexion sur mes souvenirs et connaissances ainsi que l’observation d’événements anciens - qu’ils fussent récents ou inscrits dans le très lointain passé - les mêmes causes ne pouvant en règle générale que provoquer que les mêmes conséquences.

Or, j’ai souventes fois constaté et écrit que Nicolas Sarkozy - qui à l’âge mental d’un môme encore à la maternelle - avait une confiance absolue dans le pouvoir de son discours, ce qui relève de la pure "mentalité magique" propres aux infans et insanes d’esprit ainsi qu’aux marginaux : « j’ai causé, ya pu de problème ». Cela fut certainement vrai lors de la campagne présidentielle de 2007 et grosso modo jusqu’au début 2009. Depuis, une grande majorité de Français constatèrent que ses promesses n’étaient jamais suivies d’effets en même temps qu’un nombre croissant de journalistes pointaient ses nombreuses approximations et carrément d’énormes mensonges. Dans cette mesure les électeurs qu’il cherche à séduire seront-ils une fois de plus sensibles à la puissance de son Verbe ?

A part les éternels ravis de la crèche UMP, il me semble bien que pour bon nombre d’entre eux, il se fiche une fois de plus digito in oculo alors qu’au demeurant la tendance à la répétition fait incontestablement partie de la séméiologie névrotique.

Bis repetitas de 2007, donc. En ratissant large des centristes à l’électorat du FN, en passant par ses nouveaux amis de « la France qui se lève tôt » : les ouvriers à qui il promit sans vergogne de « travailler plus pour gagner plus ». Sans oublier bien évidemment sa prétendue « politique d’ouverture à la gauche » : ceux qui ont eu le malheur de tomber dans ses rets ne s’en sont jamais remis (à part l’infect Besson mais a-t-il jamais été à gauche ?). Certaines catégories des classes moyennes, fonctionnaires et enseignants notamment dont certains s’étaient laissés prendre à son « parler vrai » ont très vite compris qu’il promettait et mentait plus vite que son ombre et que ce prétendu langage de vérité n’était que vulgarité, brutalité et total mépris pour le vulgum pecus.

La date de l’émission n’est pas encore arrêtée mais « un de ses amis fédéralistes aurait suggéré le 11 décembre pour le vingtième anniversaire du sommet de Maastricht, qui lança l’euro et divisa la France ». Eu égard aux permanentes tentations tyranniques de ce « Napoléon le Petit », je proposerais bien plutôt le 2 décembre. Mais ce n’est pas Dieu possible d’être aussi stupide ! Comment pourrait-il réconcilier les Français qui ont voté « NON » au référendum de Maastricht et l‘Europe monétaire qu’il souhaite de plus en plus « intégrée » ? Lors même que celle-ci part en couilles sous nos yeux.

Pour ma part, je me mordrais bien les poings jusqu’au sang d’avoir voté oui ! Et me suis rattrapée en 2005 faisant partie des presque 54 % d’électeurs qui ont voté « NON » contre la Constitution européenne. Ceux-ci auront-ils oublié que Nicolas Sarkozy nous fit ensuite un superbe doigt d’honneur en la faisant adopter par le Congrès réunis à Versailles ?

Tiens, je ne sais pourquoi, écrivant Versailles, je ne songe pas au film de Sacha Guitry « Si Versailles m’était conté » mais aux « Versaillais » qui sous la direction de l’infâme Thiers écrasèrent la Commune de Paris lors de la sinistre « semaine sanglante » (du 22 au 28 mai 1871) dans un véritable bain de sang. Les témoins et les historiens décrivant les flots de la Seine, rouges de sang et charriant des cadavres. En n’ayant garde d’oublier les quelques 30.000 fusillés sans procès, notamment sur le bien connu « Mur des Fédérés » du Père-Lachaise devant lequel je suis souventes fois passée, remontant à pied le boulevard Gambetta pour aller à la République ou à Bastille, voire plus loin. Je ne m’égarerais pas plus sur ce bien sombre sujet tant il y aurait à dire.

Nicolas Sarkozy espèrerait mettre François Hollande en porte-à-faux en raison des profondes divisions de la gauche sur l’Europe et dont il serait l’otage. Certes, j’ai toujours pensé qu’en 2005 il eût mieux fait de laisser les socialistes libres de voter oui ou non comme ils l’entendaient. De surcroît, il serait un Européen convaincu. Ce qui ne m’empêchera - moi qui ne le suis point du tout au contraire - nullement de voter pour lui en 2012, comme je l’ai fait lors des deux tours de la primaire socialiste. Je suis certaine n’être pas un cas isolé et à part un Mélenchon - qui n’en rate jamais une - je doute que la question européenne devint un casus belli à gauche. Il est d’ailleurs nettement plus sain d’exprimer clairement les divergences que de les glisser sous le tapis comme un balayeur peu scrupuleux.

L’inénarrable Patrick Buisson concède « qu’il y a aussi des contradictions à droite, mais le président va les sublimer »… Tiens, donc ! Le conseiller de Sarkozy doit pisser comme il rêve : debout ! Arnaud Leparmentier est bien lénifiant quand il le présente comme « venu de la droite maurassienne ». Alors qu’il est tout bonnement le "Monsieur Facho +" de la camarilla élyséenne. Je peux l’écrire sans encourir un quelconque procès puisqu’il est un des rares de la période de mai 68 et des années qui suivirent à ne pas avoir renié ses engagements d’extrême droite. D’autant que journaliste, il écrivit dans « Minute » de 1981 à 1987 et au Crapouillot, ce qui n’est nullement un gage de modération politique.

Je me demande bien comment Nicolas Sarkozy dont je lis « qu’il s’inquiétait déjà de la Une du Parisien du 6 novembre sur "la tentation souverainiste" lors de la candidature de Jean-Pierre Chevènement » compte « sublimer » les divergences au sein de la droite entre les pro-européens et les souverainistes. D’autant que cet alchimiste d’un genre très spécial s’est révélé depuis plus de 4 ans uniquement capable de transformer l’or de tout ce qu’il touche en vil plomb sinon carrément en merde : l’or chez les Aztèques étant appelé (selon le psychanalyste Reik) « téocuitla » : littéralement « crotte des dieux » m’avait appris Ernest Borneman dans son fort intéressant ouvrage « Psychanalyse de l’argent ».

Je suis certes souverainiste mais de gauche et ne peux donc préjuger des réactions de l’électorat souverainiste au sein de l’UMP mais pour avoir lu la réaction indignée de Nicolas Dupont-Aignan lorsqu’il fut question à la fin octobre 2010 de faire appel à la Chine pour aider l’Europe monétaire à sortir de la crise financière de la dette souveraine, je peux subodorer que cette idée fera frémir non seulement les souverainistes mais également un certain nombre d’électeurs de droite encore attachés à l’idée gaullienne de grandeur et d’indépendance de la France. Y compris face au pouvoir de la finance : « la politique économique de la France ne se mène pas à la corbeille » (sous entendu de la Bourse). Vachement doué le Sarko : « Maman ! J’ai rétréci la France » !

Or donc, Dupont-Aignan ne mâcha pas ses mots, allant jusqu’à accuser Jean-Pierre Raffarin de « collaboration » ! Ais-je lu, entre autres articles sur Le Monde L'aide de la Chine à la zone euro, de "l'argent sale" pour Dupont-Aignan (30 oct. 2011). Je ne suis bien évidemment pas du même bord politique mais je constate une fois de plus que je suis grosso modo d’accord avec ses analyses sur les effets pervers de la mondialisation. Je ne rentrerais pas dans les détails de sa démonstration si ce n’est pour relever une petite perle : il a jugé « extravagant » que Nicolas Sarkozy ait pu dire en substance à la télévision le 27 oct. 2011 : « la Chine a de l’argent et bien moi, je prends l’argent ».

Cet aveu n’est nullement extravagant ni même surprenant sachant que Nicolas Sarkozy n’a jamais réglé son conflit oedipien : resté scotché au stade anal - celui de la fixation sur les fèces, autre représentation de l’argent - il n’a pu sublimer ce stade essentiel ni moins encore développer un Surmoi en état de marche, lequel permet d’acquérir une certaine conscience du Bien et du Mal. Il est donc "accro" au flouze comme d’autres à certaines substances et peu importe son origine, fût-elle des plus douteuses.

« Collabo » ? Certes, oui… Je ne suis pas pour rien la fille de résistants de la première heure, avec vrillée au plus profond de mes fibres la mémoire de ceux qui combattirent sur tous les fronts pour que la France ne fût plus écrasée par la botte nazie. Comment pourrais-je accepter que les Sarkozy et autres Raffarin envisagent sans aucun état d’âme (encore faut-il en avoir une) de ployer sous la botte chinoise ?

Il n’est pas possible - sans une insigne bassesse - accepter d’inféoder les intérêts supérieurs de l’Europe et de la France aux diktats des hiérarques du "Pire du Milieu", parfaits "pompiers pyromanes". Le summum me semblant avoir été atteint avec une récente déclaration d’un certain Jin Liqun, président du fonds souverain chinois qui fustige la conception européenne de l'Etat-providence  (Le Monde du 7 nov. 2011). Je constate au demeurant que ce n’est certainement pas un hasard qu’il se soit exprimé sur la chaîne qatarie Al-Jazira : le Qatar étant précisément un des pays riches auquel Nicolas Sarkozy brade fort volontiers tous les bijoux de famille de la Maison France. "Qatar ta gueule à la récré" !

Nul doute qu’il y ait beaucoup de remue-ménage dans le tombeau de Karl Marx à Londres, dont les os doivent s’entrechoquer en prenant connaissance des termes de cette stupéfiante déclaration émanant d’un prétendu communiste, quand bien même cela ne serait-il guère surprenant d’un système qui ne se veut communiste que lorsqu’il s’agit de réprimer sauvagement toute contestation - aurait-on oublié la Place Tienanmen en 1989 ? À y bien réfléchir, l’équivalent des actuelles protestations des « indignés »… Finiront-ils de la même façon dans un bain de sang ? Tout est désormais possible, surtout le pire - et férocement ultralibéral pour exploiter la majeure partie de son peuple :

« Je pense que les lois sociales sont obsolètes. Elles conduisent à la paresse, à l'indolence, plutôt qu'à travailler dur. Le système d'incitation est complètement détraqué : Pourquoi est-ce que les habitants de certains pays de la zone euro devraient travailler jusqu'à 65 ans ou plus alors que dans d'autres pays, ils prennent aisément leur retraite à 55 ans et se prélassent sur la plage ? ». Que vient-il se préoccuper des pays de la zone euro pour chanter les louanges des plus exploités ? Qu’il s’occupe de ses fesses et « qui se sente morveux qu’il se torche » dirais-je, plagiant Molière.

Il manque très certainement à sa culture - inexistante - d’avoir lu « Le droit à la paresse » (1880) de Paul Lafargue, gendre de Marx, qui ne manqua pas au demeurant de déplaire à son beau-père.

Il n’en reste pas moins que cette déclaration est odieuse puisqu’elle vise à aligner les pays occidentaux sur la sur-exploitation du travail des masses laborieuses chinoises dans des conditions dignes non seulement de la révolution industrielle des années 1850 mais bien souvent du pur esclavage comme cela fut souventes fois démontré. « Le jour où les exploités chinois se réveilleront » je ne donne pas cher de la peau d’un Jin Liqun ni de tous ses semblables de l’appareil d’Etat. Et croyez-moi si vous le voulez, je n’en serais nullement émue ! Point de Requiem mais bien plutôt un Te Deum. « Champagne pour tout le monde » !

Nul doute que les ex pro-chinois des années 68 et suivantes - qu’ils eussent été "mao-spontex" ou très rigides marxiste léninistes - doivent avoir plutôt mal au fondement s’ils n’ont pas viré leur cuti ultralibérale à l’instar de Manuel Barroso ou Denis Kessler - ancien dirigeant du Medef et actuellement PDG du groupe Scor (société de réassurance) - sans oublier toute la kyrielle de « nouveaux philosophes » qui continuent de saturer l’espace médiatique, pour eux « sonnant et trébuchant »ne dussent aujourd‘hui adopter profil plutôt bas, sauf à être les sacrés conn… que je suppose. Du genre que je ponds tous les matins avant de tirer la chasse.

Puisque certains me reprochent de parler de moi, j’en profiterais pour expliquer pourquoi je ne fus jamais sensible aux sirènes maoïstes. Pour une raison très simple : j’avais vu en 1966 un documentaire au cinéma sur la « Révolution culturelle » et notamment une gigantesque manifestation des « Gardes rouges » à Pékin. Tous bien alignés en rangs serrés, au garde-à-vous, sanglés dans le même uniforme martial et brandissant le fameux « Petit livre rouge » de leur "führer"…

Que l’on veuille bien excuser ce raccourci mais j’eus alors exactement la même impression que devant les images d’archive d’un rassemblement gigantesque des nazis à Nuremberg… Une semblable dictature. Vaccinée à vie contre la maoïsme, la mémé Kamizole ! D’autant que j’étais nourrie d’humanisme chrétien notamment grâce à la JOC dont le plus grand principe est le respect de la personne humaine.

Et encore ne savions-nous pas tout des monstruosités barbares de la Révolution culturelle. Ces apparatchiks qui viennent nous donner des leçons et n’ont que pour seule et unique ambition que devenir les maîtres du monde sont les dignes héritiers voire d’anciens chefs des Gardes rouges. Qu’ils aillent se faire foutre, avec leur monnaie de singe, leurs fabrications de belles merdes (encore heureux quand elles ne tuent pas !) et commencent par se… dénazifier !

Je lus tout dernièrement que les Chinois multiplieraient les « Instituts Confucius » dans grand nombre de pays. Je doute qu’ils y enseignent la pensée du Sage mais bien plutôt la vulgate ultralibérale… "Instituts confusio" ? Mais nos gouvernants qui ne cessent de restreindre les services culturels des ambassades et ont, par exemple supprimé force émissions en direction de l’Afrique ou d’autres pays lointains, devraient en prendre bonne note : il n’y a pas que le commerce qui assure le rayonnement de la France. Cela ne date pas d’hier car j’avais lu il y a déjà fort longtemps qu’au temps où Hubert Védrines différents services culturels des ambassades - notamment permettant des recherches - proposés au public étranger avaient été fermés par raison d’économie, ce qui m’avait bien évidemment mise en colère.

Si je demeure souverainiste - de gauche - contre vents et marées, c’est notamment parce que je considère depuis longtemps que l’Etat-Nation est le seul territoire pertinent de l’Etat-Providence. L’Union européenne nous apporte chaque jour des preuves supplémentaires de son incapacité - je dirais même plus : de son acharnement à le détruire pour le remplacer par l’Etat-Pénitence ! Le nivellement par le bas. Toujours plus bas.

J’ai pris curieusement conscience que nous assistions à sa mort en quasi direct en 1995. La Nation était en effet le sujet sur lequel nous devions plancher toute l’année de maîtrise de droit à Villetaneuse en cours et TD de sciences politiques. Tout en faisant les recherches nécessaires dans mes propres livres ou à la BU, je continuais à lire aussi régulièrement qu’attentivement le Monde diplomatique ou le trimestriel « Manière de voir » dont nombre d’articles me convainquirent que l’ultralibéralisme et la mondialisation exigeaient la disparition de la Nation : sa dissolution dans les méandres de nébuleuses à géométrie variable où les citoyens n’auraient absolument plus aucune voix au chapitre et les dirigeants politiques guère plus.

J’en reviens à Nicolas Sarkozy et son obsession pour le fric qui l’aveugle à un si haut point qu’il n’a même plus conscience des réalités. Il persiste à tabler sur l’aide de la BCE dont il prétend - contre toute évidence - que « ses moyens seraient illimités »… J’ai dépouillé bien trop d’articles sur le sujet pour savoir que tout au contraire les moyens de la BCE sont déjà plus que saturés par le rachat de titres de la dette souveraine des Etats de la zone euro en difficulté et qu’elle ne survivrait pas à une faillite généralisée d’un plus grand nombre d’Etats-membres et que de surcroît, elle risquerait par la même occasion de perdre, elle aussi, son « triple A » !

J’entendis sur France Info - une interview de Marc Roche - correspondant du Monde à Londres et précisément auteur d’articles sur les Goldman boys qui ont pris le pouvoir de la zone euro - qu’après l’Italie et la France, les agences de notation mettent sur la sellette la Belgique, l’Autriche (ce qui confirme ce que j’avais entendu il y a déjà plusieurs jours) et la Hongrie (hi ! hi !) ainsi que l’Allemagne… dont une dizaine de banques régionales seraient dans le collimateur des agences de notation. La vertueuse Allemagne ne serait plus au mieux de sa forme : alors que jusqu’à présent ses levées de fond faisaient fureur, elle n’aurait réussi à placer que 40 % des titres de son dernier emprunt…

Chronique annoncée de l’explosion façon puzzle de la zone euro, de l’Europe communautaire et de sa "grosse" Commission ? J’ose l’espérer. Surtout la sachant désormais sous la coupe d’un triumvi(us) de Goldman Sachs ! Une pieuvre faite banque. Plusieurs fois mises en cause à divers titres par la justice américaine et la FED (le gendarme de la Bourse, équivalent de notre AMF en nettement plus coriace).

Notez que je ne fus guère surprise en découvrant ce titre du Monde : Goldman Sachs, le trait d'union entre Mario Draghi, Mario Monti et Lucas Papadémos(14 nov. 2011). Le blog de Marc Roche correspondant du Monde à Londres qui reprend à l’occasion les informations données par Jean Quatremer sur son blog de Libération Goldman Sachs contre, tout contre, la Grèce (17 fevrier 2010).

Mario Draghi, je savais. Bien qu’il s’en défendît, il était responsable de la branche Europe au moment où les comptes réels de la Grèce furent maquillés pour l’entrée dans la zone euro. Lucas Papadémos, je le subodorai : il fut ministre des Finances à la même époque ! Quant à Mario Monti, je me posais la question : j’ai maintenant la réponse.

Pour toute réponse, la Commission européenne, les responsables de la zone euro et Merkozy n’envisagent qu’une solution : intégrer encore plus les Etats-membres et renforcer les pouvoirs de sanction de la Commission ou d’un organisme ad hoc qui devrait contrôler préalablement les projets de Lois de finances avant leur adoption par les Parlements. Si ce n’est pas là une formidable atteinte supplémentaire à la souveraineté des Etats, j’aimerais que l’on me l’expliquât.

Nous glissons insensiblement vers une Europe fédérale - dont je ne veux absolument pas - qui ne dirait pas son nom. Lorsque j’entends Sarkozy et Merkel affirmer qu’il faut modifier - une fois de plus - les traités européens pour permettre de donner ces nouveaux pouvoirs à la Commission je frémis d’appréhension. D’autant que je subodore qu’ils se garderont bien de la faire ratifier par référendum, connaissant le résultat par avance.

« La démocratie sans le peuple » ! Plus rien à voir avec la démocratie mais beaucoup plus avec la tyrannie de l’oligarchie (oligo = peu) d’une caste ploutocrate (Ploutos = richesse) qui se fiche du peuple, de ses besoins et attentes comme de colin-tampon.

Atteinte également au principe du « consentement à l’impôt » par les citoyens, fût-ce par le truchement de leurs élus. Or, ce principe remonte bien loin dans le temps puisqu’on le retrouve en France dès le Moyen-Âge. Je ne rentrerais pas dans le détail de son histoire sinon pour dire que ce fut la raison d’être des « Etats-généraux » qui malheureusement ne furent pas réunis entre 1614 et 1789. Dans un régime parlementaire - qu’il fut républicain ou monarchique - le consentement à l’impôt est l’expression même de l’exercice de la souveraineté par les représentants du peuple.

Je suis bien évidemment outrée d’entendre Eva Joly - qui n’en rate décidément pas une ! Elle pratique avec une remarquable maestria l‘art de tirer des balles dans les pieds de ses alliés… - affirmer que la France devrait renoncer à son siège à l’ONU et au Conseil de Sécurité ainsi qu‘au droit de veto, privilège - dépassé selon les Verts - au profit de l’Europe. MERDALOR ! La diplomatie est par excellence l'une des prérogatives régaliennes attachée à la Nation. Le siège de la France au Conseil de Sécurité est de surcroît une sorte de "droit du sang" : celui qui fut versé par les Résistants, les combattants de la France Libre et les alliés contre la barbarie nazie.

En outre, il serait plus que ridicule de déléguer ce siège et le droit de veto à l’Europe pour la simple et unique raison que les 27 sont absolument incapables de s’entendre sur n’importe quel sujet, chacun tirant à hue et à dia en fonction de ses seuls intérêts les plus triviaux - "par ici l’oseille" étant leur seule préoccupation. Il serait très surprenant qu’ils puissent prendre quelque hauteur de vue s’agissant du règlement des conflits internationaux.

Eva Joly et les Verts sont décidément des alliés plus qu’encombrants ! Rarement l’aphorisme de Voltaire n’aura été aussi approprié que pour François Hollande « Mon Dieu, protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge »… Apparemment, il a suffisamment de répondant pour ne pas se laisser imposer des propositions total délire et contraire à ses intérêts de candidat. Mais avouez que c’est suprêmement chiant d’avoir ainsi à toujours recadrer les débats !

Quant aux Verts qui ne se sentaient plus pisser en mars 2010 après le bon score d’Europe-Ecologie aux élections européennes, je pense depuis très longtemps qu’il n’ont aucun avenir politique : ils ne seront jamais un grand parti. La raison en est fort simple : c’est un groupuscule fait de bric et de broc, reproduisant - en modèle réduit - tous les défauts du PS mais en pire ! Querelles de personnes et magouilles. Bien que m’intéressant à la défense de l’environnement depuis l’enfance - mon père était un véritable écolo avant la lettre - je me suis bien gardée de les rejoindre. Je préfère encore le Parti socialiste, d’autant que les Verts sont parfois bien éloignés des préoccupations sociales. Pas assez "bobo"… leur électorat naturel.

J’aurais très certainement l’occasion d’y revenir tant cela prend de l’ampleur sous les coups de boutoir de l’UMP qui n’allait pas rater si belle occasion de s’offrir la tête de François Hollande. Lequel vient d’affirmer qu’il n’entend nullement sacrifier le droit de veto s’il était élu. Mais les Copé et consorts : qui osent affirmer que « François Hollande s'apprête à brader l'un des fondamentaux de notre indépendance » ais-je lu sur Le Monde Droit de veto à l’ONU : le Parti socialiste nuance l’accord avec les écologistes (28 nov. 2011) feraient mieux de fermer leur grand claper à sarkonner et ce pour deux raisons :

Primo ; il faut beaucoup de toupet pour oser parler d’indépendance de la France quand Sarkozy l’inféode aux intérêts de la Chine et des puissances d’argent en général. Secundo, un autre article du Monde m’apprend que l’UMP n’a pas vraiment le nez très propre sur le plan du Siège européen à l’ONU car ils votèrent pour... en 2004 au Parlement européen ! Notamment Brice Hortefeux.

Le texte de la motion - qu’ils auraient très certainement souhaité ne pas se la voir rappelée aujourd’hui mais ainsi va le boomerang qui revient avec la même force utilisée pour le lancer : en pleine poire - opportunément tiré de l’oubli par Laurent de Boissieu, journaliste à La Croix, est très proche du texte incriminé de l’accord PS-Verts : « une augmentation du nombre de membres du Conseil de sécurité (membres permanents et non permanents) qui devrait mieux refléter l'état du monde actuel, en ce comprise l'Union européenne comme membre permanent à part entière aussitôt que sa personnalité juridique aura été reconnue, et l'attribution d'un siège supplémentaire pour chacune des régions suivantes : Afrique, Asie, Amérique latine ». Je ne suis bien évidemment nullement contre une plus grande représentation des pays africains, asiatiques ou de l’Amérique latine au sein du Conseil de Sécurité. Mais pour l’Europe en tant qu’institution, c’est niet !

Mais fermons cette parenthèse. Il restera à savoir si Sarkozy - qui avec ses chiens de garde habituels - prend François Hollande pour son punching-ball sur tous les sujets - réussira à convaincre les Français. A l’instar de ce son offensive contre la proposition de réduire la part du nucléaire et démanteler progressivement les centrales nucléaires les plus anciennes, il est évident qu’en s’agitant ainsi et en mentant effrontément sur tous les plans : nombre astronomiques de licenciements dans la filière nucléaire - cent fois les effectifs réels ! - ainsi que sur l’impact financier et le coût futur de l’électricité - plus 50 % affirme-t-il : « plus c’est gros plus ça marche » ? - il défend son "fromage" ainsi que celui de Proglio (EDF) et Oursel (Areva).

En écrivant "fromage" il me vint hier soir l’idée de Maître Corbeau sur son arbre perché qui séduit par les compliments de Maître Renard lâcha le sien, comprenant fort tardivement que « tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute ». Je doute que Nicolas Sarkozy, si mal entouré de conseillers et autres ténors de l’UMP le convainquant qu’il est le meilleur, en tirât la leçon. Il persistera donc à se croire irrésistiblement beau (mais Dieu ! Qu’il est moche) et comme son ramage (Verbe qu’il pense toujours aussi irrésistible que son plumage) ne vaut guère mieux, je suis bien curieuse d’en connaître les effets sur son public et les électeurs... (à suivre)