Genevieve clifford said: "My works reveal the wild stereotyping of sexy women on the media. Over stimulation, Internet diarrhea, low quality images; a constant bombardment of barely dressed, beautiful women making the same 'sexy' face in the same 'sexy' pose. One body looking exactly like another. Bodies in my works are ripped apart, stripped of their clothes. Nothing is revealed, faces hidden under another woman's plastered smile. Empty body parts, juxtaposed, to create floating images of something alien.False ideas plastered on images, clones of clones of clones. Clones of smiles, legs, breasts, cleavage. Leaving only remnants of a morphed body."Bon alors, résumons l'histoire : on rencontre Genevieve Clifford dans un métro à Chicago, époque "on voyage coûte que coûte pour les maris", c'est la pote de Brad Callahan, que vous connaissez tous maintenant. Elle a l'air d'une poupée, le sourire angélique et la mine de celle qui n'y touche pas… On la retrouve à Bruxelles et à la fashion week de Paris quelques années plus tard, pour finalement devenir ses colocs de quelques soirs pendant nos évasions furtives à Brooklyn. Toujours cette allure délicate et douce donnant l'impression d'une romantique perdue dans la jungle urbaine.Et patatras ! Voilà qu'il y a quelques semaines, elle nous présente sa nouvelle collection solo (alors que la dernière qu'on avait vue avait été créée sous le nom de OUR avec ledit Bradley). C'est un choc ! Au début, on ne comprend pas… Tous ces imprimés bizarroïdes connotés très sexe où l'étrangeté du travail de découpe visuelle laisse entr'apercevoir des morceaux de chair nous ont laissés pantois ! Pourquoi exposer une femme tranchée de tous les côtés sur fond de vulgarité toute "bling-blinguesque" ? Une situation que les Européens que nous sommes ont eu du mal à analyser. Après explication du concept (car concept il y a), on se rend compte qu'on a affaire à un travail de recherche profond qui met en scène l'environnement extérieur de la demoiselle et devient la source unique de son travail de création. Car babes, comme se nomme la collection de Genevieve Clifford, n'est pas une ode à l'exploitation de la femme mais un genre de dénonciation couture. La provocation devient alors un manifeste. Elle choque volontairement par la surdimension de ses imprimés pour dénoncer cette surabondance de nanas qui exhibent leur corps dans des clips vidéo plus que douteux. En gros, vous en voulez toujours plus ? Vous allez en avoir pour votre compte ! Mais l'imprimé, élément principal de sa collection, est apaisé par une découpe excessive des corps qui deviennent de simples formes géométriques anonymes (à première vue) et par des matières ultra luxe comme des soies très fragiles ou des cotons au touché ultra noble.Alors que Brooklyn est envahi par une nouvelle race de femmes, onglées, brushées, vulgarisées par un déferlement d'images outrancières qu'elles gobent sur Internet, les silhouettes "alienesques" croisée à une apparence luxueuse qu'affectionne Clifford font tache dans le décor. La noblesse évidente des tissus s'allie à l'ironie d'une réalité trop vraie et devient une opposition choquante pour un résultat qui est évidemment risqué. Nous ne sommes plus dans une conception uniquement stylistique mais bien dans un domaine de recherche artistique qui résume les influences d'une jeunesse « overdosée » de culture trop trash. S'approprier du Genevieve Clifford, c'est avoir les couilles d'assumer une créativité extrême.Une fois porté, le vêtement se fait plus probable, les matières et la coupe influent une fois de plus sur les courbes du corps. Que ce soit à la rédaction, sur Bradley Callahan ou sur Genevieve elle-même, l'effet est atténué par l'exagération répétée des imprimés découpés ou les couleurs douces. C'est dans la réaction des personnes croisant ses designs dans la rue que le statement voulu par la créatrice prend toute son ampleur… Loin d'être outrée, la populace se questionne et veut en savoir plus : c'est déjà gagné, c'est ce qu'elle voulait. Malgré le choc évident de la première approche, on sait ce que représente le vêtement vu sur le cintre, et donc le fait de porter de l'art revendicatif devient une plus-value qui rend fier.Le but est bien là : réserver à qui de droit le pouvoir d'assumer une provocation ultime en guise de dégoût de la société dans laquelle la jeunesse créatrice vit….
TOUTES LES PIÈCES DE GENEVIEVE CLIFFORD SONT DISPONIBLES À PARTIR DE SON SITE.
Bien à vous.