Ces beagles ont été enfermés leur vie durant dans des cages au fond de laboratoires "scientifiques" aux Etats Unis. Là-bas, beaucoup de comités militent pour l'abandon de ces pratiques barbares d'enfermement qui vont de la souris au chimpanzé.
Le Beagle Freedom Project est une des ces associations.
Sur cette vidéo très prenante et émouvante, on voit la réaction et surtout le regard de ces chiens qui n'ont jamais connu cet univers. Ce n'est pas, contrairement à un a priori bêbête une grande joie. C'est plutôt un sentiment mitigé, à la fois craintif, méfiant et ébloui. Une approche incertaine.
Mais quel regard ! Un regard traversé d'une succession de sentiments (c'est sans doute idiot de dire ça d'un animal) à cet instant où la porte de la cage s'ouvre, qui anticipe ce qu'il ne sait pas et qui dévoile aussi toutes les chaînes de malheurs de son passé. Il dit tout, en un seul instant. Il dit le chemin qui reste à faire quand on a porté si longtemps de lourdes chaînes.
On comprend à cet instant que la liberté se construit, comme un dépassement, une transcendance, un effort énorme et à jamais indécis. C'est sans doute ce qui est le plus beau en elle : sa fragilité. Le plus beau et le plus profondément humain. Si j'osais, je dirai que ce regard est quasi-humain.