Deux nouvelles enquêtes du Programme des Nations unies pour l'Environnement révèlent que des centaines de milliers d'oiseaux meurent chaque année par électrocution et des dizaines de millions par simple collision avec les lignes électriques.
Présentées dans le cadre de la conférence des Nations unies sur la faune sauvage, qui s'est déroulée du 20 au 25 novembre à Bergen, en Norvège, ces deux études présentent "l'état des lieux actuel sur les recherches et les mesures correctives mise en oeuvre par certains pays et certaines sociétés d'électricité pour éviter la mortalité aviaire due aux collisions et électrocutions par les lignes électriques".
L'électrocution et la collision sont effectivement des causes de mortalités importantes dans la région Afrique-Eurasie. Les espèces les plus vulnérables sont des espèces de grande envergure telles que les cigognes, les grues, les rapaces ou les pélicans. Le constat a de quoi inquiéter, puisqu'à terme, "cette mortalité accidentelle pourrait mener à des déclins et/ou à des extinctions de populations à l'échelle locale ou régionale" affirme les auteurs de l'étude.
Comprendre les déplacements migratoires
Il apparaît que les espaces où l'occurrence de ces accidents est la plus forte sont des grandes plaines ouvertes, dénuées de perchoir ou d'arbres, tels que les steppes et les déserts, de même que les couloirs de migration et les petites îles, où les oiseaux se posent avec plus de fréquence.
Afin de réduire cette menace à la biodiversité, le PNUE a dressé une liste de recommandations à destination des organismes de protection de la faune, des compagnies d'électricité et des gouvernements. Les deux rapports préconisent ainsi le câblage souterrain, l'isolation des parties dangereuses ou encore l'installation de perchoirs artificiels. En plus de contribuer à la préservation des grands oiseaux, ces mesures semblent fondamentales car elles contribueraient également à l'amélioration de nos paysages.
Enfin, afin de diminuer l'hécatombe, les zones de regroupement des oiseaux devraient être mieux balisées de manière à "mieux localiser l'emplacement des futures lignes et identifier conjointement les sites critiques où les lignes existantes doivent faire l'objet d'améliorations", estime Marco Barbieri, secrétaire exécutif de l'Accord Afrique-Eurasie sur les oiseaux d'eau migrateurs (AEWA).
Olivia Montero