Fini le télétravail, place au coworking!

S’adapter aux nouvelles formes de travail

A l’image des cafés d’artistes et d’intellectuels, véritables lieux d’échanges, d’ouverture et de débats en ville, les espaces de coworking mettent en avant le principe de collectivité dans des environnements un peu particuliers. Alors que le mobilier, canapés, fauteuils, éclairages et décorums participent à créer un endroit unique, pas très éloigné de ce qui pourrait ressembler à son salon ou son espace personnel, le caractère du lieu et  l’usage collaboratif auquel il se destine contribue largement à enrichir l’exercice du télétravail.

Si l’idée tant à essaimer au sein même des entreprises qui réservent pour l’occasion des espaces entiers de bureaux ouverts à tous les employés sans distinction de services, les points de coworking, indépendants ou organisés en réseaux à travers la ville se mettent peu à peu en place, entamant d’attirer à eux les électrons libres du travail à distance.

Aujourd’hui pour entreprendre ou travailler, plus besoin forcément de lourdes structures. Un ordinateur et quelques bonnes idées peuvent suffire. C’est dans ce contexte de dématérialisation progressive de l’innovation professionnelle et de l’entreprenariat mobile que le principe de coworking entend bien apporter une réponse, rappelant en substance que nous aurons toujours besoin de nous rencontrer pour travailler…

Un espace de coworking à Lyon près du métro Charpennes

Favoriser l’émulation entre indépendants

Pour les acteurs du concept, l’écart s’accroit entre d’un côté les méthodes de travail toujours plus flexibles et de l’autre, la permanence des habitudes chronovores et des déplacements quotidiens entre lieu de domicile et lieu de travail. Un écart que certains pointent comme un paradoxe : alors que les nouvelles technologies pourraient nous faire gagner du temps, voilà que l’on se perd de plus en plus dans les embouteillages et les mobilités parasites…

Pas si éloigné que ça du travail à domicile tel que nous le connaissons déjà et qui en soi constitue déjà une réponse au problème et à la contrainte que supposent parfois les déplacements vers le lieu de travail,  ce nouveau mode d’exercice professionnel collaboratif a d’abord l’avantage de favoriser l’échange dans des domaines ou des statuts d’activités marqués souvent par la solitude, la précarité matérielle et l’exclusivité des tâches.

Pour les principaux intéressés, utilisateurs des espaces de coworking, outre l’aspect social positif,  les avantages professionnels d’un tel concept sont nombreux tendant notamment à créer et à structurer des réseaux à l’intérieur desquels sont susceptibles de naître de nouvelles initiatives ou des collaborations plus poussées.

Un outil au service des entreprises?

De leur côté, les entreprises y voient pour beaucoup un moyen de renforcer les performances et la qualité du travail de leurs salariés. D’ores et déjà certains espaces de coworking militent ainsi auprès des grands groupes afin de mettre en place des temps de travail partagés ou les salariés auraient, deux à trois jours par semaine la possibilité d’investir de tels lieux, idéalement situés à proximité de leur domicile. En réduisant les temps de parcours mais aussi en alternant les environnements de travail, les entreprises pourraient entrevoir ainsi l’opportunité de maximiser les heures de travail et de pallier dans d’autres cas, au travers notamment du renouvellement des espaces et des ambiances de travail, à l’absentéisme ou aux retards parfois répétés des salariés.

Aujourd’hui, le territoire compte près de 40 espaces de coworking, mais pourrait d’ici à 2013 voir doubler ce chiffre au regard de la multiplication des projets. Ce n’est d’ailleurs probablement à ce prix, qu’à celui de leur multitude et de leur forte présence au sein des espaces urbains à enjeux que leur offre se posera en termes pertinents, offrant un nouveau cadre favorable au développement du travail flexible et itinérant.