Ecoutant France Info lundi dernier, les propos d’Anne-Laure Gannac, rédactrice en chef adjointe à Psychologies Magazine ont retenu mon attention. Elle y disait, à peu près, que le système de notation par des agences (qui s’attribuent donc un rôle supérieur à celui de l’Etat) infantilise les gouvernants dont nous attendons au contraire qu’ils incarnent une forme d’autorité, laquelle leur est de ce fait retirée. Pour récupérer un peu de cette autorité, les gouvernants n’ont d’autre recours, acceptant le système de notation, que de multiplier les discours menaçant de « sanctions » : il faut « faire des efforts », « travailler », « réprimer les tricheurs », etc. Ce sont les mots qu’on utilise aussi dans le système scolaire et ce n’est pas étonnant.
Anne-Laure Gannac a également précisé un point non négligeable : la notion de responsabilité. Elle a rappelé que « responsabilité » renvoie au verbe « répondre », et par extension « répondre de », c’est-à-dire rendre des comptes. Mais à qui rendre des comptes, puisqu’on ne sait plus qui détient l’autorité ? Et de plus nous ne savons pas sur quoi agir pour modifier la note.
Enfin, elle a signalé que ce système de notation est en corrélation avec une organisation sociale basée sur la performance (on sait que ce principe nourrit l’individualisme et l’exclusion) alors que nombre d’économistes nous invitent depuis un certain temps à repenser cette organisation et à mettre au cœur de nos analyses la qualité de vie plus que le produit intérieur brut (PIB). Des poètes aussi.
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