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Sunset Park de Paul Auster

Par Ngiroux

Sunset Park de Paul AusterMiles Heller, un père éditeur, une mère actrice et Bobby,  son demi-frère, une dispute, une poussée, un accident mortel. « À propos de quoi se disputait-il ce jour-là ?  Quel mot, quelle phrase, quelle série de mots ou de phrases avaient pu le mettre dans une fureur telle qu’il avait perdu son sang-froid et jeté Bobby par terre ? » Un insupportable regret.

Il y a sept ans et demi, un exil auto-imposé, il a quitté, l’université, ses parents, ses amis, il vit maintenant dans le présent, de se limiter à l’ici et le maintenant.  Ne pas avoir de projets, c’est-à-dire ni envies ni espoirs, accepter ce que le monde vous octroie chaque jour du coucher de soleil au suivant. Il vit très sobrement, le seul luxe qu’il s’octroie, des livres qui relèvent moins du luxe que de la nécessité, et la lecture est une dépendance qu’il ne souhaite pas être guéri.

Miles, après plusieurs petits boulots dans différentes villes américaines,  travaille  présentement pour la Dunbar Realty Corporation, spécialisé dans l’enlèvement de rebuts dans des maisons abandonnées par leur propriétaire. Chacune de ses maisons est une histoire d’échec – de faillite – de cessation de paiement, de dette et de saisie. Mais apparaît  Pilar Sanchez, sous cette Floride brûlante, une petite fille, une fillette en vérité, une petite adolescente qui portait un short moulant taillé dans un jean, des sandales, et un minuscule haut sans manches. Mais elle n’a que dix-sept ans. Une histoire d’amour illicite. D’un coup de dé de plus, rien qu’un numéro de loterie tiré de l’urne en métal noir, d’un hasard extraordinaire dans un monde de hasards extraordinaires et de désordres sans fin. Miles se retrouve à Sunset Park, quartier délabré de Brooklyn dans une maison squattée avec trois autres occupants, dans cette petite maison biscornue en bois, donnant l’impression qu’on l’avait volée d’une ferme des prairies du Minnesota. Un retour à la source de sa culpabilité.

Un fil conducteur, un film américain de 1946 de William Wyler, qui remporta dix oscars en 47,  Les plus belles années de notre vie. Une toile de fond, la crise financière des subprimes. Un kaléidoscope de personnages admirablement cernés. D’excellents moments, d’autres moins réussis, mais encore et  tout simplement du Paul Auster.



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