Je critique beaucoup The Walking Dead depuis ses débuts, principalement parce qu’au fond je trouve cette série médiocre, décevante et souvent assez mauvaise. Mais ce n’est pas tout, c’est aussi parce que j’ai envie de voir des trucs bien, des trucs qui me plaisent dans cette série. Elle a tellement de potentiel et j’y crois encore. Vous me direz, c’est possible que The Walking Dead sorte du trou qu’elle s’est creusé depuis la seconde moitié de la première saison ? Difficile. Pensez vous que The Walking Dead n’est pas juste un prétexte pour AMC d’avoir une série, qui coûte pas trop cher, mais qui… rapporte gros. Car c’est là le petit « catch » de la série. Ca rapporte gros, plus que gros. Les ventes des DVD sont excellentes, les audiences sont plus que magiques pour AMC qui lorgne les 6,5 millions de fans invétérés qui n’ont pas encore trouvés le sommeil en regardant cette série.
Sans compter les 7 millions et quelques téléspectateurs américains qui étaient là pour le premier épisode de la seconde saison. Un record pour la chaîne que HBO envie à rougir quand sa grande série d’envergure qui par ailleurs coûte beaucoup plus cher, alias Boardwalk Empire ne fait même pas la moitié de ce que fait The Walking Dead. Le rapport à l’audience est différent, sûrement, sauf que AMC n’était pas une chaîne très regardante de ce genre de choses. Notamment quand elle avait renouvelée Mad Men pour une seconde saison par ambition qualitative, plus que succès d’audience (1 bon million de fidèles, c’était tout, maintenant les men de Madison Avenue réunissent plus de 2 millions de fans mais bon).
Je me suis dit, et si je donnais des conseils au nouveau showrunner de The Walking Dead, il semble en avoir besoin, ou en tout cas à l’équipe de scénaristes qui pense beaucoup plus à la masturbation intellectuelle que pourrait apporter une scène d’un quart d’heure dans les bois à parler cul de jatte et feuilles mortes, le tout intercalé par des scènes d’apprentissage de tir (encore mieux que les fléchettes dans un bar du coin) ou de longs moments de réflexion sur la vie dont Gandhi n’aurait même pas pu deviné l’ombre.
1 – Des zombies ! Des zombies ! Des zombies !
Fourchettes et couteaux levés, faisons la révolution, nous voulons des zombies. Je pense que c’est ce que tous les fans de la série demandent. Peu importe ce qui se passe dans les comics, les scénaristes peuvent bien ajouter un peu de zombie par çi, par là. Je suis certain que cela pourrait aider la série à se sortir les doigts de son derrière, et surtout de son schéma de vie de famille sous le soleil dans une ferme dont personne n’a envie d’entendre parler. Je veux voir des zombies, c’est en toute légitimité que je demande ça. C’est un droit, et un devoir pour les scénaristes. Sauf que les économies de budgets sont là. En effet, Frank Darabont voulait que sa seconde saison de Walking Dead fasse explosé le budget (vu le succès de la première saison forte de ses 4 millions de fidèles) et nous donne ce que l’on voulait : des zombies. Darabont n’étant qu’un nom, qu’un mirage dans cette série et ce grand n’importe quoi visuel, il n’a pas le choix, AMC veut réduire le budget. Alors que le season premiere était prometteur avec de bonnes scènes du genre, la suite va se concentrer pendant 6 bons épisodes sur la recherche d’un membre du petit groupe que l’on suit depuis le début : Sophia.
Quelle casse bonbon celle là. Aurait-elle pu ne pas se perdre aussi ? Ca aurait été bien vous ne pensez pas ? Tout d’un coup, les zombies manquent, comme si l’absence de dialogues et cette volonté intempestive de faire de la contemplation était devenu l’art de la chianlitude. Darabont claquera la porte (ou se fera viré officieusement), et le pauvre n’aura jamais pu faire ce qu’il voulait. Et The Walking Dead est l’une des séries les plus critiquées, mais en mal pas en bien je vous rassure, justement pour son manque total d’action et de zombies. Alors AMC, sortez un peu l’argent, faites pas les radins, j’amène mes potes du quartier (genre les paysans d’à côté avec leurs tracteurs alimentés à l’amidon car je me demande toujours comment en pleine apocalypse de zombies, et donc de non production de pétrole, les américains ont toujours de l’essence pour faire avancer leurs véhicules. Ils sont forts. Au moins, Jericho, Jeremiah, … étaient réalistes ! Même Falling Skies l’est).
2 – Raoust schnell Rick et Rock (enfin, Shane quoi)…
Si il y a bien quelque chose qui m’irrite de plus en plus dans cette série, c’est bien Rick et Shane. Leurs escapades forestières, à défaut d’être amusantes comme elles auraient pu être si elles avaient la couleur d’un Brokeback Mountain ou même de la scène fameuse d’une Lori se faisant refaire la surprise Kinder par un Shane enflammé ca aurait été marrant. Et non, on s’ennui. La fleur au fusil on va passer durant 7 épisodes pas moins de 1h bonne heure dans la forêt avec eux, pour… rien faire. Les épisodes s’enchaînent et les deux personnages n’ont plus rien à offrir à part de l’ennui ce qui est terrible dans une série de ce genre. Tout de même. Il y a tellement de choses à faire pour ce genre de séries pourtant.
Je dis ça, ce ne sont que des conseils mais Rick et Shane ne sont que deux simplets, qui ne font pas avancé le Schmilblick, mais reculé les affaires. C’est dommage car j’aimais bien Rick dans la première saison à défaut de l’acteur pas naturel, mais Shane aussi a eu son micro moment cette saison durant deux petites scènes dont un cliffangher. L’utilisation par l’histoire de ces deux personnages se fait de façon très peu intéressante, souvent manichéenne. Je me demande même si c’est possible d’être encore plus ennuyeux que cela ne l’est déjà. L’an dernier ils étaient chien et chat, maintenant ils sont cul et chemise. Bien amant sur une botte de paille dans une grange ? Telle est la question, suspense.
3 – Faire avancer les intrigues nom de Dieu !
Alors que l’an dernier on ne restait pas durant 6 épisodes dans un même lieu et qu’il y avait un minimum d’enjeux, cette saison c’est le désert total. Je crois que l’on ne peut pas faire mieux dans le genre économies de production. L’an dernier la série avait coûté un peu plus cher que ça, voire beaucoup plus, rien que les deux premiers épisodes étaient sertis de zombies, et de scènes en ville par exemple, ou encore le troisième épisode et son petit cliffangher très bien senti, ou encore le cinquième épisode certes d’un ennui mortel mais au moins offrant un lieu très différent, industriel et peu naturel certes, mais intéressant. Cette année c’est… ferme, grange, forêt, grange, forêt, ferme.
Et ces trois lieux sont les mêmes endroits, qu’on recasse, qu’on repasse, et on s’ennui et on s’endort aussi. Pendant 7 épisodes ont est parti à la recherche de Sophia, autant dire que c’est un record d’intrigue qui dort. Il paraît que dans le comic cela ne prend que quelques pages, voire moins. C’est vous dire combien la série est fucked up face aux comics. Elle ne leur arrive même pas à la cheville. Je dis ça, je les ai pas lus, je me base juste sur ce que mes lecteurs avertis m’ont racontés en commentaire et je les crois. Donc je préconise que pour les prochains épisodes ce sera la recherche du bébé de Lori et on découvrira à la fin de la saison qu’elle l’avait gardée pour elle, bien au chaud, dans son ventre. Quelle coquine !
4 – Aérer le casting
Ce qu’il y aussi de nécessaire dans The Walking Dead c’est de renouveler le cast de la série. Les membres sont déjà très amochés par des intrigues pas passionnantes, aussi cul cul niant niant qu’un bon épisode des Feux de l’Amour à la campagne. J’attends toujours la famille Abbott. Peut être que ce serait pour le prochain épisode... Quand je vois le patriarche Walker, ce grand personnage si mal utilisé dans cette seconde saison alors qu’il avait tellement de choses à raconter. Il aurait pu avoir la classe d’un J.R de Dallas, il n’a eu la classe de rien du tout. Ce n’est pas la faute de l’acteur mais bien du manque total d’intérêt du scénario pour son personnage. Je veux de nouveaux membres au cast, et peut être quelqu’un de connu. Je sais pas mais ne pensez vous pas qu’un petit tour de Malcolm-Jamal Warner (excellent dans Jeremiah) ferait du bien à The Walking Dead ?
Ou peut être même un petit tour de Lennie James (encore meilleur dans Jericho), Ashley Scott… Il y a pas mal d’acteurs de séries d’anticipation qui pourrait remuer un peu le truc sans trop forcer non plus sur la côte des acteurs. Mais il serait bien qu’avec la disparition de Sophia et je pense des Walker de changer quelques chose ici ou là. Cela fait 2 ans que l’on bouillonne dans le même potage, il faut aussi rafraichir un peu la pièce au risque de choper un virus irrémédiable. Un petit peu de ménage dans le cast durant les prochains épisodes ne ferait pas de mal. Mais par pitié, que personne ne touche à Lori ou je fais un malheur, c’est encore le seul personnage d’aplomb dans cette série et j’adore Sarah Wayne Callies alors DON’T MESS WITH ME. Sinon, ca va chier des bulles, si moi qui vous le dit (je prends un air menaçant en parlant aux scénaristes je sais, mais ils sont fous dans leur égo-trip).
5 – Rendre au fun ce que The Walking Dead doit être
Les comics The Walking Dead sont devenus en quelque sorte et en peu de temps des références assez juste de la pop culture américaine. Qui dit pop culture en télévision, dit… dit… « fun ». Rebecca Black l’a bien compris avec son Friday, il faut du fun. Moi je ne demande pas forcément de grandes scènes mais une série comme The Walking Dead doit savoir embrasser l’univers comics et donc… savoir donner du plaisir à son public. Là ce que je vois est aussi mort qu’un zombie. La série porte finalement très bien son nom. Mais c’est ce qui arrive à me surprendre le plus : comment on peut être aussi ennuyant quand on parle de zombies alors que pourtant… c’est un univers qui réussi très bien au cinéma. George A. Romero l’a bien compris, il faut aussi du fun, des morts, des surprises, du suspense. Alors certes, il y a un peu de suspense dans The Walking Dead, des morts aussi et des surprises aussi. La dernière en date reste la scène finale du septième et dernier épisode diffusé pour le moment.
Un grand moment pour The Walking Dead qui reste parmi mes favoris de la série. Pour en revenir à Romero, ce grand réalisateur est pour moi celui qui a su faire naître les zombies au cinéma. Je classe aussi dans le même genre l’excellent L’armée des Morts de Znyder. Voilà des bons exemples de films de zombie, traités parfois avec sérieux et notamment par rapport à la survie. L’armée des Morts était brute, réaliste, mais aussi teinté d’un truc en plus. The Walking Dead rate en effet quelque chose c’est la BO. Alors qu’elle pourrait servir du bon vieux rock sur des scènes de combats avec des zombies, alors qu’elle pourrait servir de la pop bubble gum si Carol ou Andrea se mettaient à danser autour du feu… C’est bien mieux que d’écouter les grillons chanter, nous faisant croire que l’on vit dans un monde rempli de parasite ou en France provençale ? Pas sûr que ce soit le réel but recherché. Mais il y a un long travail de réflexion à faire.
Voilà, je pense avoir réussi à trouver 5 astuces pour sauver The Walking Dead (si si) d’une mort douce et lente. Elle a plus de 6 millions de fidèles sans compter les multi-rediffusions, mais est-ce que ce phénomène peut durer, les téléspectateurs peuvent t-ils accepter de dormir encore un peu plus longtemps, de se sentir un peu plus dans cet état catatonique impossible ? Pas certain. Mais il y a tellement à dire aussi. The Walking Dead a une bonne base de départ, qui part en cacahuète au fur et à mesure que tout avance. Je rêve encore d’une Dead Set qui aurait pu durer plus de 5 épisodes… Je rêve encore. Ces anglais ils sont forts. Et si Walking Dead invitait Simon Pegg vous croyez que… En tout cas, quitte à ce que les scénaristes se fasse un claquage du pousse pour avoir écrit plus de dialogues je veux bien, cela pourrait sauver la série d’une fin avant la fin…